Mgr Audo SJ, audience organismes caritatifs en Syrie et Irak © L'Osservatore Romano

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Syrie: "Que la lumière soit faite sur tout et que la vérité émerge", demande Mgr Audo

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Il met en doute l’utilisation d’armes chimiques

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« Que la lumière soit faite sur tout et que la vérité émerge » sur ce qui se passe en Syrie, demande l’évêque chaldéen d’Alep (Syrie) et président de la Caritas syrienne, Mgr Antoine Audo SJ, interrogé par la télévision catholique italienne TV 2000 (Antonio Soviero). Mgr Audo s’est aussi expliqué au micro de Radio Vatican en Italien.
« Que la lumière soit faite sur tout et que la vérité émerge, non pas comme ils l’ont fait avec l’Irak, où ils ont détruit le pays en disant qu’il y avait des armes chimiques. Comme ils l’ont fait avec l’Irak, ils le font maintenant avec la Syrie. Les gens l’ont compris, ils ne sont pas stupides », déclare Mgr Audo à la télévision catholique.
L’évêque chaldéen, qui est sans cesse sur le front de l’urgence humanitaire dans le pays, exprime « de sérieux doutes sur le fait que le régime de Damas ait utilisé des armes chimiques à Douma, dans la Ghouta Est », explique la télévision catholique:  « Comment est-ce possible que Assad, a ajouté Mgr Audo, ait utilisé des armes chimiques pour se défendre? Ce n’est pas logique. Les Américains et les Russes utilisent la Syrie comme prétexte pour se faire la guerre et défendre leurs intérêts internationaux. »
Radio Vaticana Italia explique pour sa part que « pour l’évêque chaldéen d’Alep, Mgr Antoine Audo, il est surprenant que l’attaque soit survenue alors justement que la mission des inspecteurs de l’ONU, appelés à enquêter sur l’utilisation d’armes chimiques, attribuées au régie de Damas, allait commencer.
La même source souligne que « pour le prélat l’attaque cache « la volonté de pouvoir » de l’Occident – qui alimente le commerce des armes – et des alliés saoudites dans la région, parce qu’il serait absurde que Damas utilise des armes létales justement alors que son armée a reconquis la région de la Ghouta ».
Au micro de Luca Collodi, Mgr Audo indique qu’au niveau régional la Syrie « paye le prix du conflit à distance entre Arabia Saoudite et Iran, un peu comme il est arrivé dans l’Iraq voisin », et il espère « un accord entre les Etats-Unis et la Russie.
Toujours sur Radio Vatican, le cardinal libanais Béchara Raï, patriarche maronite, invoque les principes de la démocratie pour laisser les Syriens décider de leur avenir: « Ils disent qu’ils font la guerre pour établir la démocratie en Syrie, en Irak… Donc, si vous voulez la démocratie, appliquez-la et écoutez ce que les gens disent. Vous voulez savoir quel sera le sort d’Assad ? Que le peuple syrien décide ! Ce n’est pas à vous de décider qui sera le président en Syrie, en Irak, au Liban… Laissez le peuple décider, si vous prétendez appliquer la démocratie. La démocratie n’est pas seulement des mots: elle doit être appliquée. »
Il y a quelques jours, dans une interview de l’agence catholique et missionnaire italienne AsiaNews, le vicaire apostolique de rite latin d’Alep, Mgr Georges Abou Khazen, avait pour sa part accusé les « puissances régionales et mondiales » de vouloir chercher « un prétexte pour intervenir avec une dureté encore plus grande, et continuer à se battre », effaçant toute possibilité de paix.
Quant à l’agence des évêques catholiques italiens, le Servizio d’Informazione religiosa (SIR), elle rapporte les propos du père Bahjat Elia Karakach, franciscain de la Custodie et curé de la paroisse de la Conversion de Saint Paul de Damas qui déplore « la volonté de détruire la Syrie ». Il rappelle l’attaque contre l’Irak en 2003, avec pour motif l’existence d’armes de destruction massive, « jamais trouvées ».
Pour leur part, les patriarcats grec-orthodoxe, syriaque-orthodoxe et grec-melkite catholique d’Antioche et tout l’Orient ont publié, à Damas, le 14 avril, une déclaration sur le bombardement de la Syrie demandant notamment de laisser le temps aux inspecteurs de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) de faire leur travail.
Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, avait de son côté demandé à tous les Etats membres « d’éviter toute action qui pourrait conduire à une escalade et exacerber les souffrances du peuple syrien ».
La prière du chapelet et la procession aux flambeaux a été dédiée, samedi soir, à Lorette, à la paix en Syrie, selon la volonté de la Délégation pontificale.
 
 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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