Le président Français Emmanuel Macron, était invité au Collège des Bernardins, à Paris (France), lundi soir, 9 avril 2018 à une rencontre, qui était une « première », avec le Conseil permanent de la Conférence de évêques de France (CEF). A ce propos, les Vatican News a interviewé au téléphone le président de la CEF, Mgr Georges Pontier. Des propos recueillis par Delphine Allaire.
Pour l’archevêque de Marseille, « ce qu’il y a d’agréable dans la soirée d’hier c’est qu’il y a une parole de confiance, un climat de confiance qui est manifesté et qui est encourageant, et cela, c’est un peu, de fait, une nouveauté. Il y a une belle manière, je crois de faire vivre la laïcité de l’Etat dans une société qui elle n’est pas laïque, elle est variée, elle est plurielle.
Ce qui est intéressant c’est cette reconnaissance de l’engagement social de l’Eglise catholique depuis des siècles et toujours actuelle, et en même temps il y a un encouragement à ne pas s’arrêter. »
Il souligne que les Etats généraux de la bioéthique sont toujours en cours : « Sur la bioéthique, on a vu que le président n’a pas été très concret dans sa réponse mais on peut comprendre qu’il en fût ainsi puisque les Etats généraux de la bioéthique ne sont pas finis. Il y a une claire indication, avec laquelle nous sommes d’accord, c’est de ne pas hésiter à exprimer nos convictions, c’est de le faire d’une manière constructive, positive, et pas du tout d’une manière qui voudrait imposer son seul point de vue, ne pas entendre celui des autres. »
Il faut « retrouver le sens du politique », a ajouté Mgr Pontier : « Il y a déjà des décennies que l’épiscopat a reconnu la légitimité diversité de l’engagement politique. (…) J’entends positivement le fait qu’il souhaite que des catholiques s’engagent en politique. Il faut retrouver le sens du politique et pour cela aussi que les catholiques s’engagent dans cette recherche et cette réalité noble qu’est la politique. »
Pour l’archevêque de Marseille, c’est un changement d’attitude de la part du président français par rapport à ses prédécesseurs: « Il y avait plutôt un Etat qui a été pendant des décennies mal à l’aise avec les religions et mal à l’aise avec l’Eglise catholique, préférant ignorer tout cela. Et je pense qu’une population plus nombreuse de fidèles de l’islam a posé la question de l’islam dans la société, et du coup de la présence des religions. Dans les années qui viennent de s’écouler on a eu une approche un petit peu peureuse du facteur religieux et on a toujours peur que le facteur religieux soit un facteur qui prive de liberté. Ce n’est pas ainsi en tous cas que nous les catholiques, nous le vivons. »
Mgr Pontier note que la polémique provoquée par les propos du président n’est pas nouvelle: « La soirée d’hier n’était pas nécessaire pour que certains expriment ce qu’ils ont exprimé. Ils l’expriment depuis toujours et ils ont continué à l’exprimer après cette soirée d’hier, ce qui est regrettable parce que cette soirée d’hier n’était pas catholique pour les catholiques, mais elle était catholique dans une société avec d’autres partenaires. J’ai bien apprécié les interpellations du président quand il nous dit : « N’arrêtez pas d’apporter la sagesse. » C’est-à-dire une ouverture sur l’anthropologie, sur les questions de fond qui se posent dans les évolutions d’aujourd’hui. Quand il nous dit: « N’arrêtez pas de vous engager. Quand il nous dit gardez votre liberté. » Tout cela qui a été utile à l’histoire de la France l’est toujours. »
Le président Macron aux Bernardins @CBernardins
Pour Mgr Pontier, le discours du président Macron aux Bernardins indique un «climat de confiance»
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