Les amitiés féminines, c’est le thème du numéro d’avril 2018 du mensuel « Femmes, Eglise, monde » («donne chiesa mondo») de L’Osservatore Romano, intitulé « Amies ».
L’amitié entre femmes « n’a rien à envier à la force créatrice des amitiés masculines : une force irrésistible, capable de diriger le monde et de le changer », souligne l’éditorial du numéro d’une quarantaine de pages.
« Pendant de nombreux siècles, peut-on lire, l’amitié a été considérée comme un fait uniquement masculin, un sentiment ‘élevé’, cathartique, qui élève l’esprit : Achille et Patrocle, Euryale et Nisus, mais aussi David et Jonathan, la littérature et le texte biblique lui-même nous en offrent des exemples fameux. Les femmes en restaient rigoureusement exclues, leur amitié n’était pas digne d’être remarquée, ni d’être racontée, sublimée dans les poèmes et dans les chants. »
Ainsi « la réévaluation des amitiés féminines, au-delà des stéréotypes sur la superficialité des femmes, et l’interprétation de leurs liens en termes d’’affinités électives’, d’élévation spirituelle et culturelle, ne datent pas de longtemps et ne sont peut-être pas encore tout à fait achevées ».
Le numéro cherche « à saisir certains moments » de cette amitié : le lien entre Claire d’Assise et Agnès de Prague, les amitiés spirituelles de Chiara Lubich avec ses compagnes, le lien dans l’horreur d’un camp de concentration entre Grete Buber-Neumann et Milena Jesenska, ainsi que les amitiés féminines à travers le cinéma, « une fenêtre extraordinaire qui révèle… les ambiguïtés avec lesquelles elles sont encore perçues par le regard masculin ».
Avec une traduction d’Hélène Ginabat