« La capacité concrète de donner à manger et protéger le monde, la tension vers l’idéal spirituel et les fondements d’une culture de l’humain », tel est « le point fort de l’agriculture biologique et biodynamique », affirme L’Osservatore Romano du 30 mars 2018.
Une conférence sur les bénéfices et les perspectives de l’agriculture biologique, modérée par le directeur de L’Osservatore Romano, Giovanni Maria Vian, s’est déroulée durant les travaux de Florence Bio, foire des produits biologiques et biodynamiques, le 24 mars dernier, avec la participation de plusieurs agriculteurs et entreprises agricoles biologiques, ainsi que du ministère italien des politiques agricoles.
Au cours de la conférence, il a été souligné que « les indications de Laudato si’, unies à une longue expérience des agriculteurs écologiques, sont la clef pour incarner, au fil des prochaines années, un nouveau modèle agricole et une réforme agraire durable à l’échelle mondiale ». Pour construire ce « modèle », « il faut préserver la qualité et l’identité de la nourriture, tout au long d’une filière qui unit en communautés alimentaires ceux qui sont nourris et les paysans qui les nourrissent ».
Créer un monde ou « les agriculteurs eux-mêmes … dictent le calendrier et conduisent les grands groupes à entrer dans un marché, avec des règles sûres et des valeurs de solidarité », tel est le « programme pour les prochaines décennies », selon L’Osservatore Romano : « Une vision du monde, non plus un rêve, qui donnera des fruits, si elle est mise dans les mains d’êtres humains de grande envergure morale et civile. »
Le directeur de L’Osservatore Romano a rappelé à ce propos la parabole de la semence (Marc 4, 26-29) : « nous ne pouvons pas commander les effets de la semence, nous nous nourrissons de confiance sur la qualité du geste du semeur. Celle-ci sera récompensée par de bons fruits. Le grain jeté aujourd’hui par l’agriculture biologique et surtout biodynamique, bien protégé et fidèlement par les êtres humains de bonne volonté, a un devoir crucial pour l’avenir de l’humanité. »
Le représentant du ministère italien des politiques agricoles, Francesco Riva, a parlé du rôle important de l’Italie dans le domaine de l’agriculture biologique, soulignant que le pays « apporte un fort soutien au plan stratégique de secteur, basé sur l’innovation, la recherche, la formation, les politiques sociales ». La « sécurité alimentaire, la traçabilité et la qualité des produits bio sont au centre des engagements italiens », a-t-il ajouté. La bio-agriculture italienne atteint en effet des chiffres d’affaire qui dépassent les 5 milliards par an et s’étend sur 15% de surface cultivée aujourd’hui en Italie, faisant de ce dernier un pays de première importance dans le secteur.
Roberto Moncalvo, président de l’entreprise Coldiretti, a invité à « valoriser l’agriculture biodynamique » et à « la préserver des pseudo scientifiques qui la dénigrent ». Il a remercié L’Osservatore Romano « pour ses efforts visant à témoigner de ces questions en faveur d’une agriculture libre, même quand il s’agit de stigmatiser de pseudo recherches scientifiques et collusions patentes entre la recherche et des pouvoirs économiques internationaux ».
L’Osservatore Romano a aussi souligné que « le panorama international risque de réglementer les rapports uniquement sur les prix et non sur les valeurs, sur les règles de la cohabitation, donnant vie à des traités qui apportent plus aux citoyens qu’aux agriculteurs ». « Et c’est justement pourquoi, a poursuivi le quotidien, il faut déclencher une économie vertueuse, dont les agriculteurs biologiques et biodynamiques sont un exemple : stimuler l’entreprise, renforcer les marchés sans faire de mal, en respectant les êtres humains, même les plus petits de la terre, et l’environnement. »
Avec une traduction d’Océane Le Gall
Agriculture © Wikimedia commons / NightThree
"Donner à manger et protéger le monde" : L’Osservatore Romano soutient l’agriculture biologique
Conférence modérée par le directeur du quotidien du Vatican