Mgr Bernardito Auza 13/12/2017 © Oss_romano

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ONU : le Saint-Siège dénonce les attaques contre les valeurs des pays en développement

Conférence sur le développement intégral des femmes rurales en Afrique

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« Le système de développement ne devrait jamais être utilisé comme cheval de Troie pour attaquer les valeurs culturelles et religieuses des pays en développement », a déclaré Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies. Le Saint-Siège, a-t-il dit, dénonce les tentatives « de donateurs puissants et fortunés d’obliger les pays en développement … à accepter des pratiques sécularisées en matière de sexualité humaine, de vie, de famille et même d’anthropologie fondamentale, comme condition de la réception de l’aide au développement ».
Mgr Auza a réaffirmé avec force la position du Vatican au sujet de « la colonisation idéologique » au cours de l’événement sur le thème « Promouvoir le développement intégral des femmes et des filles rurales en Afrique à l’ère de la colonisation idéologique » qui a eu lieu le 19 mars 2018, indique la Mission permanente d’observation du Saint-Siège. Le Vatican a coparrainé cet événement avec Culture of Life Africa, Campaign Life Coalition et Human Life International, lors de la 62e session de la Commission de la condition de la femme. Quatre femmes d’Afrique ont partagé leur expérience sur la façon dont la colonisation idéologique affecte les femmes et les filles de leur continent.
Le pape François, a rappelé Mgr Auza, a « qualifié ce type d’extorsion de développement d’une ‘guerre mondiale’ … pas avec des armes, mais avec des idées ».
« Il y a un risque, a-t-il affirmé, que, au nom même des droits de l’homme, on assiste à l’émergence de formes modernes de colonisation idéologique par les plus forts et les plus riches, au détriment des plus pauvres et des plus vulnérables. »
« Nulle part, a-t-il expliqué, cette pratique n’a eu lieu plus que dans les régions en voie de développement du continent africain qui reçoit annuellement plus de 50 milliards de dollars d’aide de la part de donateurs occidentaux. » L’analyse récente de l’aide étrangère à l’Afrique (2014) de l’Organisation de coopération et de développement économiques, a-t-il ajouté, « montre que les programmes de contrôle de la population reçoivent plus d’argent que la santé, l’approvisionnement en eau, l’assainissement et l’éducation ».
« Les préservatifs, les contraceptifs, les programmes d’éducation sexuelle fabriqués ailleurs … les soi-disant ‘avortements sûrs’ sont devenus des produits plus accessibles aux Africains que la manière de réaliser le développement intégral, dont nous avons un besoin vital, a déclaré Mgr Auza. On ne peut plus nier que sous l’euphémisme de ‘santé et droits sexuels et reproductifs’, de tels programmes sont clairement imposés comme une condition de l’aide au développement. »
L’archevêque a cité une déclaration commune des évêques catholiques d’Afrique et de Madagascar (2015) qui s’étaient exprimés sur « la manière dont certains gouvernements étrangers tentent d’imposer leurs valeurs aux peuples africains » : « Les intérêts égoïstes et pervers, écrivent-ils, s’imposent sur notre continent avec une vitesse qui ne cesse d’accélérer, avec une agressivité incessante, de manière toujours plus organisée et puissamment financée, introduisant l’individualisme et l’hédonisme, tous deux étrangers à ce que nous sommes et voulons être, dans nos sociétés. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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