L’art est un langage universel et peut faire office de pont entre les différentes cultures et religions, affirme la poétesse Carmen González Huguet (Salvador), qui vient de recevoir le 37e Prix international Fernando Rielo de poésie mystique pour son recueil de 90 sonnets « El alma herida » (L’âme blessée).
Dans un entretien à ZENIT la lauréate salvadorienne a parlé de sa passion pour les sonnets, de sa foi de sa vie et de la situation au Salvador.
Voici notre traduction, de l’italien, réalisée par Océane Le Gall.
ZENIT – Y a-t-il une raison particulière à votre sensibilité spéciale pour la souffrance ?
Il y a douze ans je suis morte et après deux heures de réanimation je suis revenue à la vie. J’ai beaucoup réfléchi à ce qui s’est passé et je pense qu’il y a une raison à ma survie. Je m’étais préparée à mourir, je souffrais d’un problème au cœur. Il y a une raison si Dieu m’a laissé revenir à la vie.
Cette expérience a-t-elle marqué votre façon de vivre et de travailler ?
Oui, je me suis rendue compte que mon temps est limité. Suivant donc le slogan « carpe diem » j’essaie de vivre profondément le temps présent. Dans mes relations familiales, amicales, dans mes affections et sentiments je ne renvoie rien, je m’exprime immédiatement et m’efforce de toujours faire mon maximum. La même chose vaut pour mon travail.
Rien d’étonnant à ce que le cardinal Octavio Ruiz Arenas, secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, ait beaucoup apprécié votre œuvre qu’il voit comme un excellent outil d’évangélisation. Vos sonnets seront donc édités et diffusés dans le monde entier ?
En Amérique du sud la situation est difficile, marquée par une grave crise. Il y a peu d’éditeurs et il n’y a pas de réseau pour promouvoir les publications. Seulement parce que j’ai remporté le prix, mes sonnets seront publiés dans tous les pays de langue espagnole. Pour nous écrivains, le prix international Fernando Rielo de Poésie Mystique est très important, parce qu’il est un tremplin pour promouvoir la poésie mystique et pas seulement pour les écrivains affirmés, mais également pour les poètes et poétesses inconnus. Par ailleurs, le prix n’est pas seulement accessible aux chrétiens. Il est une contribution importante à l’oecuménisme et au dialogue interreligieux parce que l’art est un langage universel et peut faire office de pont entre les différentes cultures et religions.
Vu la situation difficile dans votre pays d’origine la foi est-elle importante pour la population ?
Absolument, la religion est un refuge pour la population d’El Salvador. La prière devient un cri d’angoisse. Au Salvador, la population est très religieuse et la foi fait partie de son identité. La plupart des habitants sont catholiques, et un tiers de la population est protestante.
Que pense la population d’El Salvador du pape François ?
Le pape François est « un de nous ». Pour nous il est très important d’avoir un pape d’origine sud-américaine. Nous voyons le pape François comme une personne proche de nous, chaleureuse et drôle. Nous apprécions beaucoup ses manières si directes et fortes. On voit qu’il a une étroite relation avec Dieu. Le pape François fait sentir chacun de nous important ; il prend soin de nous comme un père.
Carmen Gonzalez Huguet @Fernando Rielo
Prix Fernando Rielo de Poésie mystique 2017, entretien avec Carmen González Huguet (2/2)
« L’art est un langage universel et peut faire office de pont entre les différentes cultures et religions »