Visite du pape au camp de réfugiés de Moria (Lesbos, Grèce) © L'Osservatore Romano

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Migrants : les indications "très pratiques" du pape

Réflexion du p. Baggio

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Le pape François donne des indications « très pratiques » pour l’accueil et l’intégration des migrants, affirme le père Fabio Baggio, sous-secrétaire – « numéro 3 » – de la section « migrants et réfugiés » du Dicastère pour le service du développement humain intégral. Il revient en ces termes sur le message du pape pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié qui sera célébrée le 14 janvier 2018, sur le thème « Accueillir, protéger, promouvoir et intégrer ».
Le message, explique-t-il dans un entretien publié le 21 août 2017 par l’agence catholique italienne SIR, donne « des indications très pratiques » notamment sur « des voies légales et sûres » pour tous les migrants. Il adresse « un appel très clair », à l’engagement de l’Eglise, forte de ses « bonnes pratiques ».
Le pape, ajoute le sous-secrétaire, met l’accent sur l’importance de protéger les migrants dès le départ, « en leur offrant toutes les informations nécessaires pour décider de partir ou non, où et comment y aller » ; puis dans le pays de destination, où ils doivent être aidés à « rester en situation régulière ou régulariser leur position ».
Le message demande aussi « la reconnaissance des capacités et des compétences des migrants avec la validation des diplômes d’étude et professionnels, pour que ces personnes puissent offrir le meilleur », puissent « approfondir leur instruction » et puissent être « une contribution et une occasion de développement pour les pays qui les reçoivent ».
Il s’agit pour les migrants et les réfugiés de ne pas avoir seulement « un passeport » en règle, mais aussi de « prendre un engagement avec un lieu, avec un territoire ». Non pas, précise le p. Baggio, de leur dire : « Tu peux ou tu ne peux pas », mais « Si tu veux, rappelle-toi qu’il y a une certaine responsabilité à assumer ».
Il évoque également « la peur de l’invasion » causée par « l’ignorance à l’égard de ceux qui frappent aux portes ». Il estime qu’il faut « énormément travailler sur l’éducation, sur la culture de la rencontre, en fournissant des données réelles ».
« Aller vers l’autre n’est pas nécessairement naturel, fait observer le sous-secrétaire : dans l’enfant c’est beaucoup plus présent mais dans l’adulte il y a souvent un frein parce qu’on craint de perdre quelque chose dans la rencontre avec l’autre ». L’expérience de l’histoire conclut-il, « enseigne que les civilisations sont nées justement de la rencontre entre divers peuples : au moment où ils se sont ouverts, pas quand ils se sont fermés ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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