Le pape reçoit l'équipe du Villareal (Espagne) © L'Osservatore Romano

Le pape reçoit l'équipe du Villareal (Espagne) © L'Osservatore Romano

Football: dans des situations inattendues, le pape «pense au gardien de but» (traduction complète)

Le pape François reçoit l’équipe du Villareal CF (Espagne)

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Le pape François a expliqué pourquoi il pense souvent au gardien de but, lors de la rencontre avec les dirigeants et les joueurs de l’équipe espagnole de football du Villareal CF, reçue dans la Salle Clémentine du Vatican, ce jeudi 23 février 2017.
Le gardien de but, a-t-il dit en espagnol à l’équipe venue à Rome pour un match de la Ligue Europa, « doit bloquer le ballon là où on le lui envoie, il ne sait pas d’où il viendra. Et la vie est ainsi. Il faut prendre les choses d’où elles viennent et comme elles viennent. » L’Osservatore Romano du 24 février a publié une traduction italienne du discours du pape.
« Quand je me trouve face à des situations auxquelles je ne m’attendais pas, a-t-il poursuivi, qu’il faut résoudre, et qui sont venues de là alors que je les attendais de là-bas, je pense au gardien de but, c’est pourquoi vous êtes très présents dans ma pensée. »
Le pape a aussi parlé d’ « une responsabilité » des joueurs : « Quand vous jouez au football, en même temps vous éduquez et vous transmettez des valeurs », a-t-il dit.
Il les a invités à agir « avec un esprit de camaraderie, en laissant de côté l’individualisme et les aspirations personnelles ».
Voici notre traduction complète, de l’italien, du discours du pape François, prononcé en espagnol.
MD
Discours du pape François
Chers amis, bonjour,
Je vous salue avec joie, journalistes, entraîneurs et dirigeants de l’équipe du Villarreal et je vous remercie pour cette visite à l’occasion du match que vous jouerez ce soir.
Le football, comme les autres sports, est à l’image de la vie et de la société. Sur le terrain, vous avez besoin les uns des autres. Chaque joueur met son professionnalisme et son habileté au service d’un idéal commun qui est de bien jouer pour gagner. Pour obtenir cette entente, il faut beaucoup s’entraîner ; mais il est aussi important d’investir du temps et de la fatigue pour renforcer l’esprit d’équipe, pour réussir à créer cette corrélation de mouvements : un simple regard, un petit geste, une expression communiquent beaucoup de choses sur le terrain. C’est possible si l’on agit avec un esprit de camaraderie, en laissant de côté l’individualisme et les aspirations personnelles. Si l’on joue en pensant au bien du groupe, il est alors plus facile d’obtenir la victoire. En revanche, quand on pense à soi-même et qu’on oublie les autres, nous, en Argentine, nous disons que c’est quelqu’un qui aime « comerse la pelota » [garder le ballon] uniquement pour lui.
En outre, quand vous jouez au football, en même temps vous éduquez et vous transmettez des valeurs. Beaucoup de personnes, surtout les jeunes, vous admirent et vous observent. Elles veulent être comme vous. À travers votre professionnalisme, vous transmettez une manière d’être à ceux qui vous suivent, surtout aux nouvelles générations. Et c’est une responsabilité et cela doit vous motiver à donner le meilleur de vous-mêmes pour exercer ces valeurs qui, dans le football, doivent être palpables : la camaraderie, l’engagement personnel, la beauté du jeu et le jeu d’équipe.
Une des caractéristiques du bon sportif est la reconnaissance. Si nous pensons à notre vie, nous pouvons évoquer le souvenir de nombreuses personnes qui nous ont aidés et sans lesquelles nous ne serions pas ici. Vous pouvez vous souvenir avec qui vous jouiez, enfants, vos premiers compagnons d’équipe, les entraîneurs, les assistants et aussi les supporters qui, par leur présence, vous encouragent dans chaque match. Ce souvenir nous fait du bien pour ne pas nous sentir supérieurs et prendre conscience que nous faisons partie d’une grande équipe qui a commencé à se former depuis longtemps. Se sentir ainsi nous aide à grandir en tant que personnes, parce que notre « jeu » n’est pas seulement le nôtre, mais aussi celui des autres qui, d’une certaine manière, font partie de notre vie. Et cela renforce en outre l’esprit du jeu « amateur » qu’il ne faut jamais perdre, qu’il faut retrouver tous les jours, parce qu’il te conserve avec cette fraîcheur, avec cette grandeur d’âme.
Je vous encourage à continuer de jouer en donnant la plus belle et la meilleure part de vous-mêmes, afin que d’autres puissent profiter de ces moments agréables qui font que la journée est différente. Je m’unis à vous, je prie pour vous, j’implore la bénédiction de la Vierge des Grâces et l’intercession de saint Pasquale Baylon, patron de la ville de Villarreal, afin que vous vous sentiez soutenus dans votre vie et que vous puissiez être un instrument pour porter à ceux qui vous suivent et vous encouragent la joie et la paix de Dieu et avec vos amis.
Cela m’aide beaucoup de penser au football parce que j’aime cela et cela m’aide. Mais plus que tout, je pense au gardien de but. Pourquoi ? Parce qu’il doit bloquer le ballon là où on le lui envoie, il ne sait pas d’où il viendra. Et la vie est ainsi. Il faut prendre les choses d’où elles viennent et comme elles viennent. Et quand je me trouve face à des situations auxquelles je ne m’attendais pas, qu’il faut résoudre, et qui sont venues de là alors que je les attendais de là-bas, je pense au gardien de but, c’est pourquoi vous êtes très présents dans ma pensée. Merci.
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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