« Nous imaginons toujours Jésus différent de cet homme ou de cette femme qui est à côté de nous » mais « il s’identifie justement avec chaque homme, avec chaque femme ». C’est ce qu’a a assuré Mgr Angelo Becciu, substitut de la Secrétairerie d’Etat, à l’occasion de la nouvelle année académique de l’Université catholique du Sacré-Cœur, à Rome, le 1er février 2017.
Célébrant la messe d’inauguration de l’année, en présence du président de la République italienne, Sergio Mattarella, l’archevêque a médité sur le concept d’ « humanisme authentique » et sur le « scandale de l’incarnation ». L’on peine souvent, a-t-il constaté dans ses propos rapportés par L’Osservatore Romano, à comprendre le « réalisme de l’incarnation » par lequel « Dieu agit ‘de manière folle’ dans l’histoire à travers des instruments humbles et ordinaires ».
En tant qu’institution catholique, l’Université du Sacré-Cœur est appelée « à entrer dans la logique évangélique de l’incarnation », c’est-à-dire à reconnaître en chacun la présence de Jésus, a souligné Mgr Becciu : « il nous est parfois difficile à nous aussi de reconnaître dans l’étudiant, dans le professeur, dans le malade, dans ceux qui occupent des fonctions de service, de bureau, la personne de Jésus », parce que « nous imaginons toujours Jésus différent de cet homme ou de cette femme qui est à côté de nous ».
Pourtant le Christ « s’identifie justement avec chaque homme, avec chaque femme. Il est facile de croire dans un Dieu lointain qui ne nous touche pas, difficile de croire en un Dieu qui s’est fait chair et a pris la chair de notre voisin, son humanité ».
Une université catholique, a encore déclaré Mgr Becciu, a pour devoir « d’affronter les diverses questions de la vie humaine avec une sensibilité particulière à l’égard des dimensions éthiques et religieuses ». Et de citer le discours du pape au congrès mondial de la Congrégation pour l’éducation catholique : « On ne peut pas parler d’éducation catholique sans parler d’humanité, parce que précisément l’identité catholique est Dieu qui s’est fait homme » (21 novembre 2015).
L’université catholique est un « lieu privilégié pour un dialogue fructueux entre Évangile et culture, entre Évangile et science, et en même temps un lieu de grande humanité parce que c’est là la vraie culture chrétienne, une expérience d’humanité », a conclu l’archevêque.
L’université catholique romaine du Sacré-Cœur, fondée au sein de l’Institut d’études supérieures Giuseppe Toniolo, a fêté ses 90 ans en 2014.
Avec une traduction de Constance Roques
