Accueil des JMJ - Parc Jordan de Blonia, Cracovie, Pologne © L'Osservatore Romano

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Le pape encourage les jeunes à ne pas avoir "honte de la foi"

Laïcité, conseils aux prêtres, au menu d’un entretien dans Tertio

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Saine laïcité, fondamentalisme, appel aux jeunes à ne pas avoir « honte de la foi », conseils aux prêtres… Le pape a abordé divers sujets dans un entretien à l’hebdomadaire belge Tertio publié le 7 décembre 2016.

Au fil de l’interview parue en flamand et traduite en italien par le Bureau de presse du Saint-Siège, le pape explique le concept de synodalité et souligne la responsabilité des médias.

Il évoque également la laïcité, déplorant notamment l’héritage des « Lumières » pour lequel « tout phénomène religieux est une sous-culture ». Il souligne la différence entre laïcisme et « saine laïcité ». Un Etat laïc est « mieux qu’un Etat confessionnel », estime le pape, mais le « laïcisme ferme les portes à la transcendance ». L’ouverture à la transcendance étant constitutive de l’essence humaine, une culture qui ne la respecte pas « taille, réduit la personne humaine ».

L’Europe manque de leaders

Aujourd’hui, lance le pape dans cet entretien, l’Europe « manque de leaders ». Le continent « a besoin de leaders, de leaders qui avancent ».

« Le monde est en train de faire la troisième guerre mondiale, déplore aussi le pape François : Ukraine, Moyen-Orient, Afrique, Yémen… C’est très grave ». « Nous disons ‘jamais plus la guerre’ avec la bouche, mais pendant ce temps nous fabriquons des armes et nous les vendons », ajoute-t-il.

Pour le pape, il ne s’agit pas de guerres religieuses : « Aucune religion comme telle ne peut fomenter la guerre ». (…) On ne peut faire la guerre au nom de Dieu ou au nom d’une position religieuse. Le terrorisme, la guerre ne sont pas en relation avec la religion ». Les « fondamentalistes », qui existent dans toutes les confessions, utilisent des « déformations religieuses » et rendent leur religion « malade ».

Conseils du pape aux jeunes

Le pape confie que la Belgique ne fait pas partie de ses prochaines destinations de voyage apostolique. Il se souvient aussi de ses visites dans le pays comme supérieur provincial des jésuites : « Je me suis attaché à la Belgique. Pour moi la plus belle ville (…) est Bruges ».

Il formule un message pour les jeunes belges : « Qu’ils n’aient pas peur ; qu’ils n’aient pas honte de la foi ; qu’ils n’aient pas honte de chercher de nouvelles voies ». Aux jeunes qui ne sont pas croyants, le pape déclare : « Ne t’inquiète pas, cherche le sens de la vie. A un jeune je donnerais deux conseils : chercher des horizons et ne pas partir en retraite à 20 ans ».

Trois recommandations aux prêtres

Le pape François donne trois recommandations aux prêtres : « Souviens-toi que tu as une Mère qui t’aime, et ne cesse jamais d’aimer ta Mère, la Vierge. Deuxièmement : laisse-toi regarder par Jésus. Troisièmement : chercher la chair souffrante de Jésus dans les frères : là tu rencontreras Jésus ».

« Si tu es un prêtre orphelin, qui a oublié qu’il avait une Mère, si tu es un prêtre qui s’est éloigné de celui qui t’a appelé, qui est Jésus, tu ne pourras jamais apporter l’Evangile ». L’attitude clé est « la tendresse », poursuit le pape : « Que les prêtres n’aient pas honte d’avoir de la tendresse » pour lutter contre la « cardiosclérose » du monde.

Miséricorde et portable

Le pape François revient enfin sur l’Année sainte de la miséricorde qui s’est conclue le 20 novembre dernier. Il la situe dans le sillage de ses prédécesseurs, en particulier Jean-Paul II qui a « introduit l’Eglise sur ce chemin ». « J’ai senti que le Seigneur voulait cela, explique-t-il (…) Un beau jour j’ai dit à Mgr Fisichella (…) : ‘J’aimerais faire un Jubilé, une Année jubilaire de la Miséricorde’. Et lui m’a dit : ‘Pourquoi pas ?’. C’est ainsi que cela a commencé ».

Il constate que le fait que le Jubilé ait eu lieu dans toutes les Eglises locales et non seulement à Rome a créé « du mouvement ». « Les gens se sont mis en marche, (…) se sont sentis appelés à se réconcilier avec Dieu, à rencontrer le Seigneur de façon nouvelle ».

« Dieu est Miséricorde », déclare à plusieurs reprises le pape qui raconte aux journalistes une anecdote humoristique : un vieux prêtre de Buenos Aires, pendant l’Offertoire d’une messe, entendit un portable sonner… s’arrêta et dit : « S’il vous plaît éteignez le téléphone ». Mais l’enfant de chœur lui rétorqua : « Père, c’est le vôtre ». Et le curé de sortir son téléphone et de dire « Allô ? ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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