Le pape François et le Saint-Siège expriment leur préoccupation pour la situation humanitaire en Ukraine et le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin se rendra en personne dans le pays le mois prochain pour exprimer la solidarité du pape à la population qui souffre de la guerre et de ses conséquences, rapporte Radio Vatican.
Le pape a lui-même exprimé sa proximité aux orphelins réfugiés d’Ukraine, lors de l’audience générale de mercredi, 18 mai, en présence de quelque 80 jeunes et de leurs accompagnateurs.
Le secrétaire d’Etat a annoncé ce voyage en Ukraine lors de sa visite en Estonie, le 11 mai, à l’université de Tartu où il a prononcé un discours sur les relations internationales du Saint-Siège, évoquant notamment les migrations et la crise des valeurs en Europe.
Des conditions psychologiques terribles
« Etant donné la gravité de la situation actuelle, je me rendrai moi-même en Ukraine le mois prochain, pour exprimer la solidarité du Saint-Père à tous ceux qui souffrent », a annoncé le secrétaire d’Etat.
Il a exprimé la préoccupation du Saint-Siège face à une « situation humanitaire qui ne cesse de s’aggraver à cause du conflit en cours » et de l’inflation qui a laissé « plus d’un demi million de personnes » sans nourriture, et provoqué le déplacement d’un million et demi de personnes ». L’urgence « sanitaire » se fait aussi sentir de façon « dramatique », a ajouté le secrétaire d’Etat, et les enfants, qui ne peuvent fréquenter l’école, vivent dans des « conditions psychologiques terribles ».
L’Eglise catholique, minoritaire en Ukraine, « répond aux besoins des populations », tandis que le Saint-Siège prépare des « interventions spécifiques pour tout le monde, sans discriminations religieuses », a-t-il confié.
Il a réaffirmé l’importance de « respecter le droit international et humanitaire », en encourageant les parties impliquées dans le conflit à « ouvrir un dialogue pour surmonter les difficultés et soulager les souffrances de la population ».
Quatre principes de la diplomatie vaticane
Pour ce qui est de l’activité diplomatique du Saint-Siège, loin des approches « purement politiques ou commerciales », elle est basée, a-t-il rappelé, sur quatre principes fondamentaux: « dignité de la personne humaine », « promotion du bien commun », « solidarité » et « subsidiarité ».
Il a diagnostiqué deux crises de l’Europe: la crise migratoire et celle des valeurs. Pour la crise migratoire, il a plaidé pour « une réponse humanitaire » qui sache créer un équilibre entre « la protection des droits des citoyens européens et l’accueil des migrants », par le biais « d’un dialogue franc et respectueux entre les pays d’origine, de transit et destination » des réfugiés.
Sur la crise des valeurs, le cardinal Parolin a rappelé l’importance de « protéger les droits de l’homme », de ne pas « les réduire à une question purement individualiste », mais « universelle », dans la mesure où ceux-ci sont « essentiels » pour la personne et sa dignité.
Avec une traduction d’Océane Le Gall
