Le président de la Bolivie, Evo Morales, a été reçu par le pape François au Vatican, ce vendredi 15 avril.
Evo Morales a ensuite rencontré le secrétaire du Saint-Siège pour les Relations avec les États, Mgr Paul Richard Gallagher.
« Frère Pape, quelle joie de vous voir, je suis très content ! », s’est exclamé d’emblée le président à son arrivée. Ils se sont donné l’accolade et le pape a répondu à voix basse.
Ils étaient assis de part et d’autre du bureau de la bibliothèque lorsque le président a redit sa “joie” de voir le pape qui n’a rien dit jusqu’au départ des photographes.
L’entretien en tête-à-tête a ensuite duré 27 minutes.
Puis le président a présenté sa suite au pape François : le chancelier, David Choquehuanca ; le chef de cabinet, Mme Patricia Hermoso ; l’ambassadrice près le Saint-Siège, Mme Erika Farfan ; et une autorité militaire.
La famille et la miséricorde
Le président a offert au pape un buste en bois sculpté représentant Tupac-Catari, le chef aymara écartelé en 1781, pour avoir organisé la rébellion contre les autorités coloniales. Le buste était présenté dans un coffret tapissé d’étoffes indigènes typiques. Il a également offert un dossier contenant notamment la “Petite charte” des mouvements sociaux et trois livres intitulés La coca, une biobanque, La coca, régime cytogénétique, La coca, facteur anti-obésité. Le président a ajouté : « Je l’ai prise et cela m’a fait du bien et je la recommande, cela prolonge la vie. »
Pour sa part, le pape a offert au président le traditionnel médaillon représentant saint Martin de Tours – saint patron de Buenos Aires – partageant son manteau avec un pauvre. Il lui a aussi offert deux livres en disant : « Maintenant, je vous donne deux textes, l’un sur l’amour et la famille » [l’exhortation Amoris laetitia », ndlr], et l’autre, son livre Le nom de Dieu est miséricorde.
Les rencontres se sont déroulées « dans un climat cordial », autour de thèmes « liés à l’actuelle conjoncture socio-économique du pays », avec une considération spéciale pour les « politiques sociales », indique un communiqué du Saint-Siège.
La question des « relations entre l’Église et l’État », a aussi été à l’ordre du jour des conversations, ainsi que « la longue tradition chrétienne de la Bolivie » et la « contribution décisive de l’Église à la vie de la Nation », notamment dans les domaines de « l’éducation », de la « santé » et de « l’aide aux plus pauvres ».
Des thèmes liés à la « situation internationale » ont aussi été abordés.
Une encyclique sociale de Jean-Paul II
Le président Morales se trouve à Rome pour participer à un symposium organisé par l’Académie pontificale des sciences sociales autour de l’encyclique de Jean-Paul II, Centesimus annus.
Avant son départ, le ministre des Affaires étrangères, David Choquehuanca, avait annoncé, sur le site en ligne de la présidence, que le président Morales allait participer à un événement avec les mouvements sociaux pour discuter de questions concernant l’Eglise et la société. En présence notamment du président de l’Equateur, Rafael Correa.
Ce genre de réunion a lieu pour la seconde fois au Vatican, a précisé M. Coquehuanca. La première fois, en 2013, le président Morales y avait déjà participé, et l’année dernière, en Bolivie, une rencontre semblable a eu lieu à l’occasion de la visite du pape à Santa Cruz.
Le pape et le président se sont en effet rencontrés lors du voyage du pape François dans le pays, du 8 au 10 juillet 2015.
Audience du président de la Bolivie, Evo Morales, avec le pape François, 15 avril 2016 - L'OSSERVATORE ROMANO
Bolivie: visite du président Morales au Vatican
Symposium de l’Académie pontificale des sciences sociales