Cardinal Vegliò during the presentation of the Francis message for the migrants day.  Holy See press room 1 october 2015

ZENIT - by HSM - Cardinal Antonio Maria Vegliò

Les réfugiés sont «des personnes» et non «un paquet postal», proteste le card. Veglio

Il critique un accord sur les migrants entre l’UE et la Turquie

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Les réfugiés sont « des personnes » et non « un paquet postal », proteste le cardinal Antonio Maria Veglio, président du Conseil pontifical pour les migrants.
Il critique un accord entre l’Union européenne et la Turquie qui limite les arrivées de migrants en Europe, dans l’interview accordée à Radio Vatican le lundi 4 avril, jour de l’entrée en vigueur de cette entente.
« Les réfugiés, outre le fait qu’ils ne sont pas des colis postaux, sont des personnes à traiter avec des gants », souligne Mgr Veglio. « Il existe un accord international, signé par les pays les plus développés, continue-t-il, dans lequel ils s’engagent à chercher à leur donner la possibilité de vivre en dehors de leur pays, d’où ils se sont enfuis. »
Le cardinal constate un manque de contrôle dans la situation où se trouvent les réfugiés. « Certaines choses sont déjà avérées, alors qu’elles n’auraient pas dû se produire, dit-il, parce que tous les jours des groupes venus de Turquie sont renvoyés en Syrie. Et qui contrôle cela ensuite ? Vous comprenez que c’est sérieux ! Quelqu’un vient ici, de Syrie, il se retrouve en Turquie et puis, après une semaine ou un mois, il se retrouve dans sa patrie qu’il avait fuie. »
Le président du Conseil pontifical pour les migrants estime qu’il faut « être bien clair dans la distinction entre les migrants et les réfugiés ». « À un migrant social, explique-t-il, ce n’est pas beau, ce n’est pas évangélique, mais on pourrait peut-être dire : ‘Tu es venu ici, mais ici, tu ne trouves pas de travail. Il faut que tu retournes dans ton pays que nous nous engageons à aider.’ »
Selon le card. Veglio, l’accord signé « suscite une grande perplexité ». « Avant tout parce que c’est presque nier à ces personnes le droit d’émigrer, affirme-t-il. Ils veulent, par exemple, aller en Allemagne et ils se retrouvent en Turquie. Et avec quelles garanties ? On sait ce qu’est la Turquie ! La Turquie n’est pas un exemple de libéralisme ou de démocratie. » Le cardinal souligne que la Turquie « en faisant cet accord », « gagne sur le plan économique ». « Je crois, poursuit-il, et c’est le principal, qu’elle fera tout pour entrer dans la Communauté européenne. »
Cette entente ne clarifie pas non plus, selon le cardinal, la question du « regroupement familial ».
Le 4 avril, les premiers débarquements en provenance des îles grecques de Lesbos et Chios ont eu lieu en Turquie. Il s’agit de 135 personnes escortées, entourées de lourdes mesures de sécurité, indique Radio Vatican.
En même temps, les premiers réfugiés qui ont obtenu le droit à la protection internationale ont été transférés du territoire turc vers l’Allemagne et la Finlande. Environ 4 000 immigrés sont retenus depuis le 20 mars sur les îles grecques.
Avec une traduction de Constance Roques

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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