La « naissance au Ciel » du bienheureux évêque salvadorien, Oscar Romero, « la voix des sans-voix », a eu lieu le 24 mars 1980 : une date désormais choisie comme le jour de prière pour les missionnaires martyrs. Ce devait être aujourd’hui, en cette année 2016 la première mémoire liturgique du martyr, béatifié le 23 mai dernier à San Salvador, mais elle n’est pas célébrée du fait que le Jeudi saint tombe le même jour.
Dans de nombreux pays du monde, Romero est vénéré comme « la voix des sans-voix », une personnalité source d’inspiration pour tous ceux qui donnent leur vie pour les valeurs évangéliques de la dignité humaine, de la justice et de la paix.
Il a été tué par balles par des tueurs à gage parce qu’il était devenu un opposant de plus en plus véhément du gouvernement militaire du Salvador : chaque semaine, il publiait une liste de victimes de la guerre civile.
Son meurtre est survenu le lendemain d’une homélie dans laquelle il avait appelé les soldats salvadoriens à arrêter de tuer et de violer les droits humains.
Le pape François désirerait se rendre au Salvador à l’occasion de la canonisation du bienheureux Oscar Romero (1917-1980) et de la béatification du P. Rutilio Grande, jésuite, né en 1928 et assassiné en 1977, indique El Metropolitano.
Le pape François a évoqué le souvenir de Mgr Romero et du père Rutilio Grande le 30 octobre 2015, dans un discours adressé à un pèlerinage salvadorien : il les appelait déjà « intercesseurs » : « Dans l’histoire récente de ce pays bien-aimé, le témoignage de Mgr Romero s’est ajouté à celui d’autres frères et sœurs, comme le P. Rutilio Grande, qui, ne craignant pas de perdre leur vie, l’ont gagnée et ont été constitués intercesseurs de leur peuple devant le Dieu vivant qui vit dans les siècles des siècles et qui tient en ses mains les clés de la mort et des enfers. Tous ces frères sont un trésor et une espérance fondée pour l’Église et pour la société salvadorienne. L’impact du don qu’ils ont fait d’eux-mêmes se perçoit encore de nos jours. À travers la grâce de l’Esprit-Saint, ils ont été configurés au Christ, comme tant de témoins de la foi de tous les temps. »
Le pape évoquait ce don de la « miséricorde » : « A quelques semaines du début du Jubilé extraordinaire de la miséricorde, l’exemple de Mgr Romero constitue pour sa nation bien-aimée un stimulant et une œuvre renouvelée de la proclamation de l’Évangile de Jésus-Christ, l’annonçant de sorte que toutes les personnes le connaissent, afin que l’amour miséricordieux du Divin Sauveur envahisse le cœur et l’histoire de son bon peuple. Le saint peuple de Dieu qui chemine au Salvador a encore devant lui une série de tâches difficiles, il continue d’avoir besoin, comme le reste du monde, de l’annonce évangélisatrice qui lui permette de témoigner, dans la communion de l’unique Église du Christ, d’une authentique vie chrétienne, et qui l’aide à favoriser la promotion et le développement d’une nation à la recherche de la vraie justice, de la paix authentique et de la réconciliation des cœurs. »
© L'Osservatore Romano - le pape François devant un portrait d'Oscar Romero, 30 octobre 2015
Naissance au Ciel du bienheureux Oscar Romero, «la voix des sans-voix»
Au prix de la vie