Le procès «Vatileaks 2» sur la divulgation d’informations confidentielles du Saint-Siège a repris son travail devant le tribunal de l’État de la Cité du Vatican lundi 14 mars à 15h30, avec l’interrogatoire de Mgr Vallejo Balda.
Ouvert le 24 novembre 2015, le procès a été interrompu pendant plus de trois mois afin de collecter et d’examiner l’information nécessaire.
Durant une audience d’environ de trois heures et de demi – la cinquième du procès – , Mgr Lucio Angel Vallejo Balda a été interrogé.
Il est l’un des trois accusés à avoir travaillé pour le Saint-Siège dans la Commission préparatoire à la réforme économique et financière du pape François, la Cosea. Ce prélat espagnol était le secrétaire de la Commission.
Les autres accusés, Francesca Chaouqui, consultante en communication et membre de la Commission, Nicola Maio, alors assistant de Mgr Vallejo Balda, et un journaliste italien Emiliano Fittipaldi étaient présents avec leurs avocats.
Le journaliste Gianluigi Nuzzi était absent lors de l’audience en raison d’un autre procès l’impliquant à Milan. Le tribunal a rejeté la demande de l’absence pour «obstacle juridique» présentée par Me Roberto Palombi, l’avocat de M. Nuzzi, en rappelant que la décision sur l’audience d’aujourd’hui avait été notifiée le 7 mars: il est considéré en état de « contumace ».
Le tribunal a ajouté au dossier une lettre de Mme Chaouqui au pape dans laquelle elle demandait une dispense du secret pontifical.
Le directeur du Bureau de presse, le père Federico Lombardi, a indiqué que le procès se poursuivait ce mardi, à 10h30 et dans l’après-midi.
Des audiences supplémentaires pour l’interrogatoire des accusés auront lieu vendredi 18 mars, lundi 21 mars et mardi 22 mars.
Selon la presse italienne, Mgr Vallejo Balda a avoué, lors de son interrogatoire, avoir effectivement communiqué aux journalistes des documents réservés et à Gianluigi Nuzzi des mots de passe permettant d’accéder à des fichiers réservés.
Il a aussi mentionné le fait que c’était le mari de Francesca Chaouqui, Corrado Lanino, qui avait réalisé le système informatique de la Commission.
Il s’est défendu en affirmant avoir agi sous la “pression” de Mme Chaouqui, qui se déclarait des “services secrets”, et il a affirmé qu’alors il craignait pour sa vie.
Le Promoteur de Justice a cité des témoins parlant d’une « sorte de commission de l’ombre » formée de Mgr Vallejo Balda, de son assistant Nicola Maio et de Francesca Chaouqui, indique Radio Vatican.
À la lecture de messages de l’application de messagerie instantanée Whatsapp, le ministère public a également évoqué un dialogue actif entre Mgr Vallejo Balda et les deux journalistes Gianluigi Nuzzi et Emiliano Fittipaldi, toujours selon Radio Vatican.
« Vatileaks 2 » désigne une affaire de vol et diffusion illicite de documents confidentiels du Vatican dans la presse italienne et dans deux livres écrits par Emiliano Fittipaldi et Gianluigi Nuzzi. « Vatileaks 1 » désignait une affaire de vol de documents dans les appartements de Benoît XVI.
Bureaux du tribunal du Vatican © capture Zenit / RomeReports
«Vatileaks 2»: reprise des audiences du procès au Vatican
Interrogatoire de Mgr Vallejo Balda