« Nous n’avons pas compris le bien qu’une femme peut faire à la vie du prêtre et de l’Église, dans le sens du conseil, de l’aide, de l’amitié saine », déclare le pape François.
Il a été interrogé à l’occasion d’un documentaire de la BBC qui s’étonne de la simplicité de relation entre Karol Wojtyla et les femmes.
Il s’agit de l’amitié spirituelle de Karol Wojtyla-Jean-Paul II et de la prof. Anna-Teresa Tymieniecka (1923-2014), philosophe, phénoménologue, polonaise, diplômée à l’université de Cracovie, installée aux Etats-Unis, mariée à un économiste, Hendrik Houthakker, mère de trois enfants, et l’amitié de Jean-Paul II incluait toute la famille.
On peut lire dans Zenit la réponse de saint Jean-Paul II dans sa lettre aux prêtres de 1995.
Voici la réponse du pape François dans l’avion de Ciudad Juarez à Rome (17-18 février 2016).
Antoine-Marie Izoard (I.media) – À propos de l’amitié entre Jean-Paul II et la philosophe américaine Anna Tymieniecka. Avez-vous eu – ou avez-vous – ce type d’expérience ?
Pape François – Cela, je le savais, cette relation d’amitié entre saint Jean-Paul II et cette philosophe, quand j’étais à Buenos Aires : c’est quelque chose qu’on savait, ses livres à elle sont connus aussi et Jean-Paul II était un homme inquiet…
Et je dirai qu’un homme qui ne sait pas avoir une bonne relation d’amitié avec une femme – je ne parle pas des misogynes : eux, ils sont malades – c’est un homme à qui il manque quelque chose.
Et moi, par expérience personnelle aussi, quand je demande un conseil, je demande à un collaborateur, à un ami, un homme, mais j’aime aussi entendre l’avis d’une femme ; et elles t’apportent une grande richesse ! Elles regardent les choses d’une autre manière.
J’aime bien dire que la femme est celle qui construit la vie dans son sein, et qu’elle a – mais c’est une comparaison que je fais – elle a ce charisme de te donner des choses pour construire. Une amitié avec une femme n’est pas un péché, une amitié. Un rapport amoureux avec une femme qui n’est pas ta femme est un péché.
Le pape est un homme, le pape a aussi besoin de la pensée des femmes. Et le pape a aussi un cœur qui peut avoir une amitié saine, sainte avec une femme. Il y a de saints amis : François et Claire, Thérèse et Jean de la Croix… Mais les femmes sont encore un peu… pas très bien considérées, pas totalement… Nous n’avons pas compris le bien qu’une femme peut faire à la vie du prêtre et de l’Église, dans le sens du conseil, de l’aide, de l’amitié saine. Merci.
© Traduction de Zenit, Constance Roques
