« Combien de guérisons fait une caresse de la miséricorde ! », s’exclame le pape François qui remercie les Chemins de Fer italiens de leur contribution à la charité de l’Eglise.
Il a reçu une délégation de « Trenitalia », samedi matin, 19 décembre, au Vatican.
« La miséricorde est la première médecine de l'homme, et la plus véridique – combien de guérisons fait une caresse de la miséricorde ! –, une médecine dont chacun a un besoin urgent », a affirmé le pape.
Le pape rappelle notamment que « l'Hôtel, du père Luigi Di Liegro à la gare Termini, où nous avons ouvert hier la Porte sainte de la charité » a été rénové « par les Chemins de Fer en collaboration avec la Caritas diocésaine ».
« Il y a cinq ans, rappelle le pape, Benoît XVI a posé la première pierre au début des travaux pour prédisposer les nouveaux locaux. L’Hôtel, qui accueille quotidiennement des centaines d'hôtes, et qui est aussi en train de mettre en place le service de jour, développe une œuvre essentielle dans un emplacement de la ville où se rassemblent souvent les personnes qui cherchent une protection. »
Voici notre traduction complète du message du pape François.
A.B.
Discours du pape François
Chers frères et sœurs, soyez les bienvenus !
Je remercie M. Renato Mazzoncini pour ses paroles, je salue le Président, Madame Ghezzi, je vous salue tous.
Les Chemins de Fer italiens ont dépassé de dix ans un siècle d'existence, et cela est, avant tout, une raison pour remercier le Seigneur. Mais c’est aussi l'occasion de beaucoup remercier toutes les personnes qui ont travaillé dur pour réaliser le réseau ferré en Italie : un territoire pas facile, qui demande beaucoup de peine aussi bien dans la phase de projet que dans la mise en œuvre. Un nombre non négligeable d'ouvriers ont même perdu la vie dans ce travail. Nous nous les rappelons tous. Et faisons en sorte que cela – pour autant que cela dépende de nous – ne se produise plus.
L'histoire des Chemins de Fer italiens atteste aussi d'une attention spéciale aux plus pauvres, avec diverses initiatives de solidarité, anciennes et récentes. L’une d’entre elles fut les Help Centers (Centres d’aide), présents dans une dizaine de villes italiennes, nés de la collaboration entre les Chemins de Fer, les organisations locales et le secteur tertiaire. Ce sont des « guichets-antenne », qui permettent à celui qui est en difficulté de trouver une écoute, du secours et de l'assistance. Nous aurions tous besoin de ces antennes, qui nous permettraient de capter ce qui arrive autour de nous, afin de réussir à percevoir les souffrances des autres, sans rester insensibles. Ces guichets sont un moyen par lequel les Chemins de Fer veulent coopérer à maintenir le pays uni, non seulement du point de vue géographique, mais aussi sur le plan social, en contribuant à éviter que quelqu'un reste en arrière, et que s'accentue la disparité entre qui est dans l'aisance et qui manque de tout.
Une autre initiative importante est celle de l'Hôtel du père Luigi Di Liegro à la gare Termini, où nous avons ouvert hier la Porte sainte de la charité. Cette structure a été rénovée par les Chemins de Fer en collaboration avec la Caritas diocésaine. Il y a cinq ans, Benoît XVI a posé la première pierre au début des travaux pour prédisposer les nouveaux locaux. L’Hôtel, qui accueille quotidiennement des centaines d'hôtes, et qui est aussi en train de mettre en place le service de jour, développe une œuvre essentielle dans un emplacement de la ville où se rassemblent souvent les personnes qui cherchent une protection.
L’Année sainte, qui est commencée depuis peu, nous enseigne avant tout ceci, et imprime dans notre esprit et dans notre cœur que la miséricorde est la première médecine de l'homme, et la plus véridique – combien de guérisons fait une caresse de la miséricorde ! –, une médecine dont chacun a un besoin urgent. Elle jaillit de Dieu de manière continue et surabondante, mais nous devons aussi devenir capables de la donner à notre entourage, pour que chacun puisse pleinement vivre son humanité.
C'est vraiment à cela que nous appellent les Portes saintes qui, en ces jours, sont ouvertes dans tous les diocèses du monde ; celui qui la franchira avec amour trouvera le pardon et la consolation, et il sera poussé à donner et se donner avec plus de générosité, pour son propre salut et celui de ses frères. Laissons-nous tous transformer par le passage à travers cette porte spirituelle, de manière à ce qu'elle marque intérieurement notre vie. Laissons-nous envahir par le Jubilé de la miséricorde – nous avons tous besoin d'un peu de miséricorde – de manière à renouveler le tissu de toute notre société, en la rendant plus juste et solidaire, surtout dans cette « troisième guerre mondiale » qui a éclaté : « par petits bouts », mais nous sommes en train de la vivre.
J'ai appris que la dernière monographie publiée dans les colonnes de L'Italia del treno [L’Italie du train, ndt], s'intitule « Jubilé » : un recueil de photographies qui retracent les voyages en train des papes. Que l'estime qui nous lie, dont la rencontre d'aujourd'hui est le signe, puisse se renforcer en cette Année sainte, de sorte que l'Italie et tous les pays du monde deviennent des lieux de réseaux de solidarité, plus authentiquement humains, davantage capables de se réjouir de l'amour de Dieu et de la communion réciproque.
Je demande au Seigneur qu'il vous bénisse tous. Je vous donne ma bénédiction et la demande au Seigneur pour vous. Et je vous demande de ne pas oublier de prier pour moi. Merci.
© Traduction de Zenit, Hugues de Warren