« La rencontre avec le Vivant rend possible de faire vivre la vie », explique Mgr Scotti.
Le prix Ratzinger 2015, qui sera remis par la Fondation vaticane Joseph Ratzinger – Benoît XVI le 21 novembre, a été présenté au Vatican ce lundi 16 novembre, notamment par Mgr Luis Francisco Ladaria Ferrer SJ, secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et membre du comité scientifique de la Fondation vaticane Joseph Ratzinger – Benoît XVI et par Mgr Giuseppe A. Scotti, président de la Fondation.
Voici notre traduction complète de l’allocution de Mgr Scotti.
Intervention de Mgr Scotti
C’est la cinquième fois, pour moi, que je me retrouve avec vous pour parler de la Fondation vaticane Joseph Ratzinger – Benoît XVI. À cette table se sont succédé des visages et des noms de l’Église en Italie. Je pense en particulier à l’un d’entre eux, que je veux remercier. Vous comprenez que je fais allusion au cardinal Camillo Ruini. Je tiens à lui dire merci pour sa proximité active et discrète, son intelligence et son équilibre qui nous ont permis, ainsi qu’au comité scientifique, de bien travailler ensemble et de créer une petite communauté fraternelle.
Au cours de ces cinq années, j’ai tenté d’esquisser le profil de la Fondation et, sans faire trop de bruit, de raconter ce qui essaie de se construire avec beaucoup d’humilité en impliquant universités, étudiants et enseignants sur une voie de recherche et de confrontation. Ainsi Bydgoszcz, Rio de Janeiro, Rome, Medellin et Madrid, pour ne citer que les grands congrès de la Fondation, sont autant d’étapes sur un chemin qui, de l’Europe à l’Afrique et à l’Amérique latine, non seulement a impliqué plus de 500 universités et plus de dix mille enseignants et étudiants, mais ce sont des rendez-vous qui ont permis une confrontation vive et enthousiasmante pour construire l’avenir. Un avenir où l’homme et Dieu sont capables d’un dialogue constructif et plein, capables de donner vie à l’homme et au monde parce qu’on a le courage de rencontrer « le Vivant », selon la belle expression de Benoît XVI. En vérité, c’est bien davantage qu’une belle expression parce que la rencontre avec le Vivant rend possible de faire vivre la vie. Le pape François le disait de manière aussi efficace il y a quelques jours à Florence : « elle sait inquiéter, elle sait animer. Elle a un visage qui n’est pas rigide, elle a un corps qui se meut et se développe, elle a une chair tendre : la doctrine chrétienne s’appelle Jésus-Christ ». Si nos rencontres dans les universités n’avaient pas cet objectif, la vie, celle que l’on entend raconter à la télévision ou dans les journaux, risquerait de se transformer en une longue suite, plus ou moins ennuyeuse, de banalités et de scandales. La vie, en revanche est bien autre chose, elle consiste à se greffer et à s’enraciner dans le Christ en se laissant conduire par l’Esprit ».
Nous voici donc arrivés à cette semaine plutôt intense. Mgr Ladaria a déjà esquissé le portrait des deux personnes auxquelles sera remis le Prix Ratzinger. D’ici peu le professeur Azzaro donnera des nouvelles du nouveau volume de l’Opera Omnia et de la manière dont il entend procéder. Pour ma part, je voudrais conclure en vous invitant à noter un autre aspect qui est l’un des travaux les plus typiques de la Fondation et qui a anticipé ce que nous lisons dans Evangelii gaudium du pape François. Au numéro 134, il écrit que « les universités sont un milieu privilégié pour penser et développer cet engagement d’évangélisation de manière interdisciplinaire et intégrée. » Ce qu’il a très efficacement expliqué à Florence : « Souvenez-vous en outre que la meilleure façon de dialoguer n’est pas de parler et de discuter, mais de faire quelque chose ensemble, de construire ensemble, de faire des projets : pas seuls, entre catholiques, mais avec tous ceux qui ont de la bonne volonté ». Voilà, c’est ce que nous essayons de faire et le Prix Ratzinger veut être une reconnaissance à la fois petite et grande à l’égard d’hommes et de femmes qui ont emprunté cette route.
© Traduction de Zenit, Constance Roques