Les « autorités ecclésiastiques et civiles » ont pour vocation d ‘accompagner les victimes vers la liberté, déclare le pape François.
Le « Santa Marta Group » est un réseau contre la traite des êtres humains né en 2004 à la Maison Sainte-Marthe du Vatican. Il relie les forces de sécurité de plusieurs pays, des évêchés, des instituts religieux, des organisations sociales et des représentants de différentes religions.
Sa troisième réunion a lieu vendredi 30 et samedi 31 octobre près de Madrid, au monastère Saint-Laurent-de-l’Escurial, en présence de la reine Sofia d’Espagne, de cardinaux, d’évêques, de travailleurs sociaux et d’une cinquantaine de chefs de police du monde, accueillis par l’archevêque de Madrid, Mgr Carlos Osoro, et par le directeur général de la police nationale espagnole, M. Ignacio Cosido, qui salue le “leadership moral du pape François” dans ce domaine.
Le pape François leur a adressé un message dans lequel lui-même salue ce que le groupe a réalisé en « si peu de temps ».
Il rappelle que sa raison d’être constitue « une tâche décisive pour l’éradication des nouvelles formes d’esclavage ».
Il interpelle les « autorités ecclésiastiques et civiles » appelées, dit-il, à « être proche des victimes et à les accompagner sur leur chemin de dignité et de liberté ».
« Prendre soin des plaies ouvertes et douloureuses de l’humanité, qui sont aussi les plaies du Christ » est une « mission tellement délicate, humaine et chrétienne », déclare le pape.
Il invite à un travail concret et efficace : « La collaboration entre les évêques et les autorités civiles, chacun selon sa propre mission et nature, avec l’objectif de trouver les meilleures pratiques pour réaliser cette tâche délicate, est un pas décisif pour s’assurer que la volonté des gouvernements parvienne aux victimes directement et immédiatement, de manière constante, efficace et concrète. »
Parmi les avancées dans cette lutte, le pape rappelle la rencontre des maires de plusieurs grandes villes du monde au Vatican, le 21 juillet dernier, qui se sont engagés « à éradiquer les nouvelles formes d’esclavage » condamnées « comme un crime contre l’humanité ».
Ila aussi mentionné l’Agenda 2030 de l’ONU qui place parmi les nouveaux objectifs de développement durable l’éradication du travail forcé, des formes modernes d’esclavage et de la traite d’êtres humains.
Le pape lui-même avait appelé de ses vœux de telles orientations, dans son discours du 25 septembre aux Nations Unies à New York.
Le pape François avait rencontré, le 10 avril 2014, au Vatican quatre victimes de la traite d’êtres humains, venues à Rome témoigner dans le cadre du deuxième congrès international intitulé : « Combattre le trafic des êtres humains : collaboration de l’Église et de la Loi » (« Combating Human Trafficking: Church and Law Enforcement in partnership », 9-10 avril 2014). Un congrès qui a vu la naissance de ce réseau international pour lutter contre le trafic, le « Groupe Sainte-Marthe », grâce à un accord « anti-esclavage » entre les religions et les polices.