Le Saint-Siège plaide à l’ONU pour que l’on travaille sans se lasser à « éviter la guerre entre les nations et entre les peuples » et déplore la philosophie sous-jacente à la dissuasion nucléaire.
L’observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Organisation des nations unies, Mgr Bernardito Auza, est intervenu devant le Premier comité de la 70e Session de l’Assemblée générale des Nations unies, le 16 octobre dernier, à New York.
Mgr Auza a repris l’appel du pape François du 25 septembre, à l’ONU, demandant aux Nations unies de « travailler sans relâche pour éviter la guerre entre les nations et entre les peuples » : il a fait observer que les progrès dans cette direction avaient été mitigés.
Il a réitéré la demande pressante du pape François d’un monde « exempt d’armes nucléaires » et il a souligné que la philosophie sous-jacente à la dissuasion nucléaire était un « obstacle à la paix réelle et durable » puisque la menace d’une destruction mutuelle assurée ne peut pas être la base d’une « éthique de la fraternité et d’une coexistence pacifique ». Il a pressé les signataires du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires à honorer leur engagement.
Il a dit sa préoccupation du fait de l’augmentation constante des dépenses pour la militarisation et le développement des armes parmi les nations, éclipsant les ressources employées dans des projets des Nations unies pour la paix et le développement.
Il a déploré que les cimetières continuent d’être remplis de civils et de soldats tués par des armes explosives.
Il a exhorté les gouvernements à prendre des « mesures sincères » pour réduire la fabrication, la vente et l’usage d’armement et à réduire leur dépendance par rapport aux armes.
Il a aussi invité à recourir plus largement à des moyens préventifs pour résoudre les conflits, par la médiation, le maintien et la consolidation de la paix.
L’observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Organisation des Nations unies, Mgr Bernardito Auza, est également intervenu devant le Premier comité de la 70e Session de l’Assemblée générale sur le point 97 (b) de l’ordre du jour, au sujet du désarmement nucléaire, le 22 octobre dernier à New York.
Dans sa déclaration, Mgr Auza a de nouveau rappelé les paroles du pape François dans son discours du 25 septembre à l’Assemblée générale de l’ONU sur la nécessité urgente de travailler pour un monde exempt d’armes nucléaires et sur le fait que la prolifération d’armes, en particulier d’armes nucléaires, est contraire au Préambule et à la Charte des Nations unies qu’elle nie dans la pratique tout en favorisant un éthos de la peur et de la méfiance opposé au cadre général de l’ONU.
Le représentant du Saint-Siège a insisté pour que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires entre en vigueur, pour que l’on commence les négociations en vue d’établir une cessation contraignante des armes nucléaires et pour que le principe « Pacta sunt servanda » soit fidèlement observé ; il a aussi insisté pour que le Premier Comité fasse pression sur les États qui ne sont pas engagés dans le Traité de non-prolifération des armes nucléaires afin qu’ils réduisent leurs arsenaux. Il a salué la mise en œuvre continue du nouvel accord START entre les États-Unis et la Russie, ainsi que le Plan d’action globale conjoint entre l’Iran, les membres permanents du Conseil de sécurité, l’Allemagne et l’Union européenne. Il a enfin averti que sans progrès sur la non-prolifération, le contrôle des armes et le désarmement, l’Agenda 2030 pour le développement durable sera compromis.
Avec une traduction de Constance Roques