Synode sur la famille

Synode sur la famille, Catholic Church England and Wales - Mazur/catholicnews.org.uk

Beauté et grandeur de la vocation et de la mission de la famille

Par Thérèse Nyirabukeye

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Le Vatican publie l’intervention de Thérèse Nyirabukeye au synode : elle est Rwandaise, laïque consacrée, et consultante et formatrice à la Fédération Africaine de l’Action Familiale (FAAF).
Elle est aussi intervenue devant la presse le 13 octobre dernier, évoquant la fraternité et la réconciliation à l’école de Cyprien et Daphrose Rugamba, qui défendaient le concept que les chrétiens ne se réclament d’aucune ethnie, sinon de « l’ethnie de Jésus ».

 

Témoignage

Très Saint-Père,
Révérends Pères Synodaux,

Je voudrais tout d’abord exprimer à Sa Sainteté le Pape François, ma profonde reconnaissance pour avoir offert aussi aux laïcs, et en particulier aux femmes, l’opportunité de vivre ce grand événement de l’Église universelle qu’est le Synode des Évêques. Cela est pour nous, à la fois une grâce et une mission.

Permettez-moi ensuite de vous transmettre le message que les Associations membres de la Fédération Africaine d’Action Familiale, FAAF en sigle, m’ont confié. Elles m’ont chargé de vous dire deux choses : d’abord qu’elles prient beaucoup pour le Synode et en particulier pour le Saint-Père ; et ensuite ceci : « Qu’après avoir expérimenté combien leur travail aide les couples et les jeunes à prendre conscience de la beauté et de la grandeur de la vocation et de la mission de la famille, elles se sont engagées avec détermination à servir la pastorale de la famille en général, et d’une manière spécifique à faire connaître le dessein de Dieu sur le mariage et la famille en ce qui concerne « le service de la vie », c’est-à-dire, répondre à l’appel du Pape Jean-Paul II. Je cite : « Devant le problème d’une honnête régulation des naissances, la communauté ecclésiale doit aujourd’hui s’efforcer de susciter des convictions et d’offrir une aide concrète à ceux qui veulent vivre la paternité et la maternité de façon vraiment responsable » (Familiaris Consortio, n° 35). Ainsi la FAAF s’efforce d’aider les diocèses qui le désirent à mettre en place des services qui offrent aux couples avec compétence les méthodes naturelles et les accompagnent dans un cheminement d’intégration des valeurs familiales. La Fédération propose en même temps aux jeunes un cheminement d’éducation à la vie et à l’amour. »

Concernant ma contribution à l’objet de réflexion de ce Synode, à partir d’une expérience de plus de 30 ans au service de l’Église dans différents secteurs de la pastorale familiale, je voudrais humblement dire ceci aux pasteurs, du moins pour ceux du continent africain. « Il y a un devoir impérieux de faire suffisamment connaître le dessein de Dieu sur la personne, le mariage et la famille. Beaucoup de chrétiens l’ignorent mais aspirent profondément à le connaître. Permettez-moi d’illustrer cela seulement par quelques situations des plus concrètes :

– 1re situation : En 1998, les étudiants mariés de la première promotion de la Section de l’Afrique francophone de l’Institut pontifical Jean-Paul II au Bénin, après une année et demie de formation académique m’ont fait la réflexion suivante : « C’est seulement maintenant que nous comprenons la signification et la valeur de la famille. Maintenant que nous avons pris conscience de la grandeur et des exigences du sacrement de mariage, ne pouvons-nous pas demander à l’Evêque de nous permettre de célébrer de nouveau le sacrement de mariage ? »

– 2e situation : En 2007, dans mon pays (Rwanda), des couples à qui le curé avait demandé d’assurer aux fiancés des cours préparation au mariage, se sont rendu compte qu’ils n’étaient pas outillés pour cet apostolat. Le curé a demandé de lui donner un coup de main. Ils ont suivi une formation initiale d’une année, à raison d’un week-end par mois.

Le contenu de la formation était dans ses grandes lignes le suivant :

– le dessein de Dieu sur le mariage et la famille ;

– l’amour conjugal ;

– le sacrement de mariage ;

– les approches méthodologiques à utiliser.

Les principaux documents de référence pour cette formation étaient :

– La Bible ;

Gaudium et Spes ;

– l’Exhortation apostolique Familiaris Consortio ;

– l’Encyclique Humanae Vitae ;

– le Catéchisme de l’Église catholique.

A la fin de la formation, les couples qui avaient suivi la formation nous ont dit ceci : « Pouvez-vous nous dire pourquoi l’Église n’explique pas tout ce que vous nous avez enseigné aux couples avant leur mariage ? Si nous avions su ce que maintenant nous savons sur le mariage et la famille, il y a dans notre vie de couple et de famille bien des expériences malheureuses que nous aurions pu éviter. L’ignorance ne nous a pas rendu service. »

– 3e situation : En 2010, à Bangui en République centrafricaine, au cours d’une session de formation animée par la FAAF pour des couples, ils se sont exclamés en ces termes : « C’est la première fois que nous suivons une session qui nous parle du mariage et de la famille en profondeur. »

– 4e situation : Au Bénin, du 14 au 24 septembre 2015, j’ai animé une session de formation initiale des candidats éducateurs aux méthodes naturelles de régulation des naissances : 16 couples, 9 religieuses, 3 femmes et 1 homme. Quand je les quittais, le porte-parole du groupe m’a dit ceci : « Dites aux Pères du Synode que nous avons pris conscience combien la famille est importante pour la personne, pour l’Église et pour la société. Cela fait que nous sommes déterminés à suivre assidûment tout le processus de formation afin de parvenir à être confirmés en qualité d’éducateurs. Nous avons compris que c’est le Seigneur qui nous a conduits dans cette session pour faire de nous des apôtres de la famille. »

Pour conclure, je tiens à dire qu’à mon humble avis, pour que la Bonne Nouvelle du mariage et de la famille soit connue, un minimum de trois conditions est nécessaire :

– Une préparation adéquate et soutenue des agents pastoraux de terrain ;

– Un cadre approprié (une structuration et des moyens appropriés) ;

– Un engagement effectif des pasteurs conjugué à un suivi approprié.

[Texte original : Français]

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ZENIT Staff

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