Pour Mgr Ulrich, le défi auquel l’Église est confrontée, à travers ce second synode sur la famille, s’apparente à « un exercice de haute voltige ».
Mgr Laurent Ulrich, évêque de Lille (France) a participé au point de presse quotidien du synode, à la mi-journée, au Vatican, ce 7 octobre, aux côtés de Mgr Charles-Joseph Chaput, archevêque de Philadelphie et rapporteur d’un groupe anglophone et Mgr Salvador Pineiro, archevêque de Ayacucho (Pérou), président de la Conférence épiscopale péruvienne et membre d’un groupe de langue espagnole.
La mission des Pères du synode est en effet, a expliqué Mgr Ulrich, à la fois de « ne pas s’éloigner de l’unité catholique mais pas non plus du peuple qui nous est confié ».
« Ce que je trouve remarquable, c’est que dans un groupe d’une vingtaine de participants s’expriment des personnes dont les situations sont extrêmement différentes », témoigne Mgr Ulrich.
Mgr Ulrich fait partie d’un des trois groupes de travail francophones qui se réunissent depuis hier, mardi 6 octobre : « Dans ce groupe « francophone » mais non pas « français », nous avons à nous accorder entre gens qui parlent la même langue mais qui vivent des situations différentes. »
Son groupe, a-t-il précisé, comprend en effet à la fois des évêques français, exerçant leur ministère en France ou en dehors de l’Hexagone (Tchad, Algérie ou ailleurs), des évêques francophones d’Amérique du Nord (canadiens) ou des pays du Moyen ou Proche-Orient, et des évêques d’Afrique. Le groupe compte également un couple africain qui prend la parole et parle de son expérience de couple et de famille vécue dans le continent africain.
Les groupes travaillent ces jours-ci sur la première partie de l’Instrument de travail – « que nous suivons de façon méthodique », a rapporté Mgr Ulrich. « Toutefois, a-t-il précisé, la parole est libre. »
Il a rappelé, ce que le pape a dit en assemblée mardi matin, que pour tous, les trois seules sources officielles de 2014 sont le discours d’ouverture du pape, son discours de clôture et le Rapport final.
Il a ajouté que chacun s’appuie également « sur sa réflexion, sa vie et sa responsabilité pastorales propres, ce qu’il a lu, les personnes qu’il a rencontrées… Dans les prises de paroles, chacun se réfère à ce à quoi il veut se référer ».
L’évêque français se dit « heureux » de ce travail en groupe « sur ce sujet délicat et complexe qu’est la famille et qui révèle des différences », et « oblige chacun à s’expliquer très profondément ».
A propos des différences entre les continents et des problèmes ou défis qui se posent aux Églises africaines, Mgr Ulrich remarque qu’en Afrique, « où l’Eglise gagne du terrain », la question n’est pas la « diminution du nombre de mariages » mais plutôt son « augmentation ».
Il rapporte par ailleurs que dans les sociétés africaines, « les nouveaux mouvements religieux risquent de perturber l’annonce de la Bonne Nouvelle vécue dans les familles et pour les familles ».
Répondant à la question d’un journaliste sur le « nouveau langage » que l’Église cherche à promouvoir à travers ce chemin synodal, l’évêque a déclaré : « Je sens que nous souhaitons beaucoup que le langage qui va être utilisé soit un langage d’encouragement, qui soit accueillant et capable d’être accueilli, non seulement par l’ensemble des communautés chrétiennes mais par le monde dans lequel nous sommes. »