Liban : un bienheureux pour "nos frères humiliés"

Le cardinal Angelo Amato présidera la messe de béatification de Mgr Flavien Michel Melki, martyr syro-catholique du génocide assyrien.

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La béatification de Mgr Flavien Michel Melki est « un message du pape François à tous les chrétiens, en particulier à ceux qui sont persécutés au Moyen-Orient, pour continuer à espérer dans le Seigneur et avoir la foi solide », a dit le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints. Il participera  à la cérémonie de béatification de l’évêque syro-catholique, samedi prochain 29 août, à Harissa, au Liban, annonce Radio Vatican.

« C’est un don pour sensibiliser le monde à la valeur humaine et chrétienne de ce héros du Christ… et donner du courage et de l’espoir aux frères humiliés et offensés par les oppresseurs d’aujourd’hui », a déclaré Mgr Amato.

Il a parlé de Mgr Flavien Michel Melki martyrisé il y a cent ans, durant les persécutions de l’Empire ottoman, à la lumière des nouvelles persécutions contre les chrétiens au Moyen-Orient. « Aujourd’hui, comme il y a cent ans, l’obscurité est tombée dans de nombreux pays de l’ancienne civilisation chrétienne, a-t-il dit. Les fidèles sont discriminés, persécutés, expulsés, tués ».

C’est pourquoi la béatification de Mgr Flavien Michel Melki est si importante aujourd’hui. « Les chrétiens au Moyen-Orient ont besoin de la solidarité, de la prière et de notre présence concrète », a souligné Mgr Amato.

Flavien Michel Melki est né en 1858 dans un petit village près de Mardin (Turquie) dans une famille appartenant à l’Église monophysite syrienne orthodoxe (également appelée jacobite). Envoyé à l’âge de 10 ans au monastère de Zaafarane, résidence du Patriarcat orthodoxe, pour ses études, il y est resté pendant 10 ans. À 20 ans, il a été ordonné diacre et est devenu bibliothécaire du monastère. Pendant ce temps, il a pris la décision d’adhérer au catholicisme. À 21 ans, malgré l’opposition de ses parents et les pressions des moines du monastère, il choisit le catholicisme en se rendant immédiatement au Liban, au Patriarcat catholique, pour continuer sa formation et devenir prêtre.

Après son ordination, le 13 mai 1883, Flavien Michel Melki a été nommé professeur du séminaire de Mardin et missionnaire dans les villages orthodoxes syriens et russes pour aider les familles catholiques qui vivaient dans ces endroits. Ensuite, il a été nommé vicaire patriarcal et plus tard évêque de Djezireh, région syrienne à la frontière entre l’Irak et la Turquie. Son activité sacerdotale a été centrée sur la formation des prêtres qui avaient quitté le jacobinisme, la réparation de nombreuses églises détruites et la construction de nouvelles.

Son martyre, qui eut lieu le 29 août 1915 à Djezireh-ibn-Omar en Turquie, est inscrit dans un contexte de persécutions musulmanes qui avaient provoqué l’extermination des Arméniens et le massacre des autres minorités chrétiennes. Lors de son arrestation, un de ses amis musulmans nommé Osman lui offrit la chance de se sauver, mais Mgr Flavien Michel Melki refusa en disant que cela s’opposait à sa foi et à son « devoir de berger ».

Mgr Flavien Michel a été tué et son corps a été jeté comme ceux des autres fidèles dans les eaux de la rivière Tigre.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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