The Prefect of the Congregation for the Oriental Churches

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Etats-Unis: le card. Sandri consacre une cathédrale arménienne

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Traduction intégrale de l’homélie du préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales: il manifeste sa proximité aux fidèles Arméniens et il les remercie de leur fidélité à leur héritage.

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Le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, a présidé ce dimanche 2 août la liturgie arménienne célébrée dans la nouvelle cathédrale de l’éparchie catholique arménienne de Notre Dame de Nareg à Glendale, en Californie. Ont concélébré avec lui Mgr Mouradian, Mgr Gómez, archevêque de Los Angeles et l’évêque maronite Mgr Zaidan.

Au cours de cette liturgie, le siège de l’éparchie catholique arménienne a été  transféré de New York à Glendale, et l’église de Saint Grégoire l’Illuminateur élevée au rang de cathédrale.

Selon Radio Vatican, le préfet de la Congrégation pour les Églises orientales a déclaré qu’il désirait manifester sa proximité aux fidèles de rites catholiques orientaux et les remercier pour le dévouement dont ils font preuve en prenant soin de leur héritage liturgique, théologique et disciplinaire.

Le cardinal Sandri a aussi remercié l’archevêque de Los Angeles, Mgr Gómez, pour sa constante attention et pour la collaboration entre l’archidiocèse et tous les diocèses orientaux de la côte ouest des États-Unis.

Voici notre traduction intégrale de son homélie :

Excellences,
Chers pères et religieux,
Sœurs et frères dans le Seigneur

Avant tout, je remercie le Seigneur de m’avoir accordé le privilège d’être avec vous en cette belle occasion, pour célébrer solennellement la réinstallation de la cathédrale de votre éparchie ici, à Glendale. La cathédrale est le siège de l’évêque, le premier lieu où il célèbre la divine liturgie pour ses fidèles. C’est le lieu où l’expérience du Christ que fait le croyant s’approfondit grâce à sa rencontre quotidienne avec le Seigneur. Il l’invite à s’immerger dans le mystère et à faire l’expérience du salut que Jésus est venu apporter par sa naissance, sa mort et sa résurrection. Le bâtiment de la cathédrale met en lumière la relation essentielle entre l’évêque et les fidèles, le troupeau confié à ses soins par le Seigneur. L’évêque est appelé à être une image vivante du bon berger. Par conséquent, chers frères et sœurs, nous pouvons penser à la célébration de ce jour comme à une fête de famille.

Le lien de communion qui existe au sein de cette famille ne se situe pas seulement au niveau de l’évêque avec les prêtres et les fidèles, mais aussi de tous nos frères et sœurs  qui proclament le nom de Jésus-Christ partout dans le monde. Son Excellence Mgr Mouradian vient de rentrer du Liban où a eu lieu le rite funéraire du défunt patriarche Nerses Bedros. Lors du synode de l’Église catholique arménienne à Beyrouth, qui vient de se conclure, Sa Béatitude Grégoire Pierre XX Ghabroyan a été élu nouveau patriarche. La cérémonie de son intronisation sera célébrée dimanche prochain. Selon l’ancienne tradition de l’Église, dès qu’il a été élu, le nouveau patriarche a reçu du Saint-Père, le pape François, la communion ecclésiale. C’est le signe du lien profond avec la famille de tous les croyants qui proclament le nom de Jésus-Christ partout dans le monde. Dans cette célébration eucharistique, nous allons renouveler ce lien avec cette famille et nous engager à témoigner de la beauté de prier chaque jour les uns pour les autres. Vivre dans l’Église nous encourage à nous préparer pour la visite de notre Saint-Père le pape François aux États-Unis dans à peine plus d’un mois. Il est un témoin et un serviteur de cette union. Nous sommes invités à nous joindre à notre Saint-Père par nos prières et notre présence lors de sa visite pour le 8ème Rassemblement mondial des familles à Philadelphie. Sa présence à ce grand événement sera une occasion spéciale non seulement de célébrer la joie de nous réunir en tant que famille mais aussi de réfléchir et de prier en préparation de l’Assemblée du synode des évêques en octobre prochain.

2 La Lettre de saint Paul aux Corinthiens que nous avons entendue, nous invite à réfléchir à deux manières d’être « en chemin ». D’une part, nous avons entendu l’histoire du peuple d’Israël qui traverse la Mer Rouge pour se retrouver dans le désert. Ils se plaignent de Moïse et de Dieu et c’est ainsi qu’ils ont péché. Ils ont perdu foi en leur Dieu qui les aimait et prenait soin d’eux dans l’adversité. D’autre part, nous avons l’image d’un athlète qui court pour la gloire, et la gloire pour laquelle il court est la personne de Jésus-Christ. Les souffrances, le travail dur et la douleur ne sont rien en comparaison de ce qu’il gagne en Jésus, son Seigneur et son Maître. En d’autres termes, il est entièrement pris ou saisi par son désir de faire l’expérience de Jésus. Il est illuminé par la gloire de Dieu qui est un avant-goût de la gloire éternelle qui l’attend et qui attend chacun de nous. Tout cela me fait penser à votre histoire, vous, Arméniens dont le chemin est marqué par les signes de la lumière, à commencer par votre baptême en tant que première nation chrétienne, en passant par vos martyrs et vos saints.

Il en est un dont je me souviens particulièrement : saint Grégoire de Narek, proclamé Docteur de l’Église universelle le 12 avril de cette année par le pape François. Le peuple arménien a dû se garder sur le chemin : je ne peux pas oublier les tragiques événements du siècle dernier, ainsi que d’autres épisodes au long de son histoire. La diaspora arménienne est présente partout dans le monde et notre éparchie ici est le symbole vivant de ce cheminement. Un grand nombre d’Arméniens, aujourd’hui, font intégralement partie de la société américaine,  contribuant à la richesse de sa diversité. Au long des siècles, votre peuple a été capable de mettre en pratique le défi lancé par saint Paul en traversant des combats, des difficultés et des souffrances comme l’athlète dans le stade. Vous avez été capable de franchir tous les obstacles sans perdre le trésor de la foi, parce que vous étiez capables de fixer votre regard sur le Christ qui a vaincu la mort sur la croix. Comme saint Paul, nous disons aujourd’hui : « Ce n’est plus moi qui vit, mais le Christ qui vit en moi ». Demandons au Seigneur la grâce d’être conscients de cette grande histoire, et d’en être des interprètes intelligents pour reconstruire et réconcilier le présent.

3 En gardant ces pensées à l’esprit, j’aimerais vous donner une image tirée de la Parole de Dieu. Je demande à chacun d’entre vous de la méditer dans son cœur et d’en faire une expérience de vie personnelle. Je fais allusion au chapitre 28 du livre de la Genèse. Jacob se dirige vers Harran et il s’est arrêté en chemin, en un certain lieu où il a dormi avec une pierre sous la tête. C’était un signe de sa destitution et de sa pauvreté, dans son exil, après avoir tout perdu. Dans son sommeil, il a eu un rêve dans lequel il voyait une échelle posée sur la terre, dont le sommet atteignait le ciel et les anges de Dieu y montaient et descendaient. Là, Dieu lui a promis de le protéger et de l’accompagner partout où il irait. En se réveillant au matin, il prit la pierre et la planta comme un pilier en souvenir pérenne de cette rencontre avec le Seigneur, et il la oignit avec de l’huile. Il nomma ce lieu Béthel. À travers cette vision, Dieu lui donna la grâce de percevoir la vérité selon laquelle a « Maison de Dieu » était son seul lieu de résidence stable où toutes les incertitudes humaines disparaîtraient. Et bien, chers frères et sœurs, je souhaite que cette cathédrale représente pour chacun de vous la pierre de Béthel : le signe et la garantie de la fidélité de Dieu. Ma pensée en ce moment rejoint les innombrables histoires de souffrance, de destruction, de mort tragique et d’exil de nos frères et sœurs au Moyen-Orient, où les origines de la plupart de vos
familles sont enracinées. Dieu n’a pas oublié ses enfants et il écoute leurs cris et il désire les rejoindre à travers notre présence. Nous pouvons être des messagers de paix par nos prières, comme les anges dans l’histoire de Jacob, pour monter jusqu’aux cieux implorer pour nos frères et sœurs, afin de descendre sur la terre leur montrer la présence aimante de Dieu par nos actes de charité. Ainsi vous demeurez greffés sur Jésus-Christ qui a apporté, par sa mort sur la croix, la réconciliation de la race humaine avec Dieu.

Prie pour nous, Marie, notre Mère et la Mère de Dieu qui par ton ‘oui’ a offert Jésus-Christ au monde. Invoquons-la avec les mots de saint Grégoire de Narek, cité par le pape François au nom de qui je vous donne la bénédiction :

« O la plus pure des Vierges, première parmi les bienheureux, Mère de l’édifice inébranlable de l’Église, Mère de la Parole immaculée de Dieu […]. En nous réfugiant sous tes ailes sans bornes qui nous assurent la protection de ton intercession, nous levons les mains vers toi et, avec une indéfectible espérance, nous croyons que nous sommes sauvés ». Amen.

Traduction de Zenit, Constance Roques

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Leonardo Sandri

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