« Dans quelques jours, cela fera deux ans que le père Dall’Oglio a été enlevé en Syrie. Je lance un vibrant et pressant appel pour la libération de cet estimable religieux », a déclaré le pape François en italien.
Il a ajouté immédiatement : « Je ne saurais également oublier les évêques orthodoxes enlevés en Syrie et toutes les autres personnes qui, dans les zones de conflit, ont été séquestrées. »
Il en appelle à la Communauté internationale et locales : « J’espère de nouveaux efforts des autorités locales et internationales compétentes, afin que nos frères recouvrent bientôt leur liberté. »
Il a invité les dizaines de milliers de personnes présentes Place Saint-Pierre à prier tout de suite avec lui à ces intentions: « Avec affection et participation à leurs souffrances, portons-les dans nos prières et prions tous ensemble la Vierge Marie: Ave Maria… »
Le père jésuite italien Paolo Dall’Oglio a en effet disparu depuis le 28 juillet, près de Raqqa, en Syrie: l’enlèvement a été confirmé par la « Farnesina », le ministère italien des Affaires étrangères, le 6 août suivant. Ensuite, des nouvelles contradictoires ont été diffusées, laissant la famille et ses confrères de la Compagnie de Jésus dans l’incertitude.
La Farnesina avait affirmé qu’il avait été enlevé par le groupe alors appelé « Etat islamiste Irak et Syrie ».
Le père Dall’Oglio, qui a vécu 30 ans en Syrie, en a été expulsé en 2012 par le régime de Damas après avoir aidé les victimes de la répression gouvernementale dans un monastère du massif de l’Anti-Liban. Son enlèvement est donc considéré comme un paradoxe, puisqu’il n’avait pas caché sa sympathie pour les rebelles. Il a notamment fondé la communauté al-Khalil, une communauté spirituelle interreligieuse pour la promotion du dialogue entre musulmans et chrétiens.
Dès le 3 août 2013, le cardinal préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, Leonardo Sandri, a lancé un appel en faveur de la paix en Syrie et du père Paolo Dall’Oglio, mais aussi des deux métropolites d’Alep enlevés le 22 avril 2013, le métropolite syro-orthodoxe Mar Gregorios Yohanna Ibrahim et le métropolite gréco-orthodoxe Boulos al-Yazigi, et de deux autres prêtres.
Le P. Jacques Mourad, de la même communauté que le P. Dall’Oglio, a été kidnappé, ainsi qu’un chrétien âgé de 37 ans originaire d’Alep, dans la zone de Homs le 21 mai dernier. Il était connu et apprécié dans la région de Al-Qaryatayn, où il vivait dans le monastère de Mar Elian (Saint Élie).
Le père Mourad habitait dans le village de Al-Quaryatayn, non loin de Homs, depuis plus de dix ans. Depuis 1991, il avait contribué aux fouilles pour retrouver les vestiges de l’ancien monastère de Mar Elian, où il s’était ensuite installé.
Selon le nonce à Damas, Mgr Mario Zenari, en tout, six ecclésiastiques ont été enlevés parmi les 20 000 personnes enlevées depuis le début du conflit et l’on est sans nouvelles de personne.