Le pape François s’engage à parler davantage des “classes moyennes”, en répondant à une question de la presse sur le vol Asuncion (Paraguay)-Rome (12-13 juillet). Le pape recommande de ne pas tirer les phrases de leur contexte pour ne pas les “instrumentaliser”.
Question (Ludwig Ring-Eifel – Kna) – Saint-Père, durant ce voyage nous avons entendu tant d’appels forts pour les pauvres, parfois sévères, pour les riches et les puissants, mais nous avons entendu très peu de messages pour la classe moyenne, c’est-à-dire les gens qui travaillent, qui paient les impôts, les gens normaux, donc. Ma question est celle-ci : pourquoi dans le magistère du Saint-Père il y a si peu de messages pour cette classe moyenne? Et s’il y avait un message à lui donner, quel serait-il?
Pape François – Merci beaucoup, belle correction, merci! Vous avez raison, c’est une erreur de ma part. je dois réfléchir à cela. Je ferai quelque commentaire mais pas pour me justifier. Vous avez raison, je dois penser à cela. Le monde est polarisé. La classe moyenne est de plus en plus réduite. La polarisation entre les riches et les pauvres est grande. C’est un fait. Et, peut-être, ce phénomène m’a-t-il conduit à ne pas tenir compte de cela. Je parle du monde, certains pays se portent très bien, mais dans le monde en général on la voit cette polarisation et le nombre des pauvres est élevé. Pourquoi je parle des pauvres? Mais parce qu’ils sont au cœur de l’Evangile, et je parle toujours de l’Evangile sur la pauvreté. Et puis sur la classe moyenne, j’ai dit des choses mais un peu comme ça, en passant. Les gens ordinaires, l’ouvrier … c’est une grande valeur. Mais je crois que vous me dite une chose que je dois faire, je dois approfondir davantage le magistère sur ce point. Je vous remercie pour cette aide ! Merci vraiment !
Question (Cristina Cabrejas) – Saint-Père, ne craignez-vous pas que vous-même et vos discours ne soient pas instrumentalités par les gouvernements, par les groupes de pouvoir, par des mouvements. Merci.
Pape François – Je redis un peu ce que j’ai dit au début. Chaque mot, chaque phrase d’un discours peut être instrumentalisé. C’est la question que m’a posée le journaliste équatorien. Pour la même phrase, certains disaient qu’elle était pro-gouvernementale et d’autres qu’elle était contre le gouvernement. C’est pourquoi je me suis permis de parler d’herméneutique totale. Il y a toujours instrumentalisation. Parfois, les nouvelles sont faites à partir d’une phrase sortie de son contexte. Oui, je n’ai pas peur, je dis simplement, regardez le contexte! Si je me trompe, avec un peu de honte je demande pardon et j’avance.
Traduction d’Océane Le Gall