Pour répondre au cri qui monte des mines, le pape François indique une chaîne de responsabilités et invite à changer de route.
Le pape François a adressé un message au cardinal Peter Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix à l’occasion du colloque sur l’Eglise et les mines intitulée: “Unis à Dieu, écoutons un cri” organisé à Rome (17-19 juillet).
Le pape François indique toute la chaîne des responsabilités dont il faut prendre conscience, de la production à la consommation : « Tout le secteur minier est sans aucun doute appelé à accomplir un changement radical de paradigme pour améliorer la situation de nombreux pays. Les pays d’origine des sociétés multinationales et ceux dans lesquelles elles opèrent peuvent apporter leur contribution, ainsi que les entrepreneurs, et les investisseurs, les autorités locales qui surveillent le déroulement des opérations minières, les ouvriers et leurs représentants, les filières d’approvisionnement internationales et leurs différents intermédiaires, et ceux qui opèrent sur les marchés de ces matières, les consommateurs des marchandises pour la réalisation desquelles on se sert des minéraux. Toutes ces personnes sont appelées à adopter un comportement inspiré par le fait que nous constituons une unique famille humaine, « tout est lié, et la protection authentique de notre propre vie comme de nos relations avec la nature est inséparable de la fraternité, de la justice ainsi que de la fidélité aux autres » (Laudato Si’ 70) ».
Le pape indique la « dignité humaine » comme critère de ce changement de paradigme : « C’est en partant de la dignité humaine que l’on crée la culture nécessaire pour affronter les crises actuelles. »
Il s’agit, encourage le pape, de faire entendre « le cri de nombreuses personnes, familles et communautés qui souffrent directement ou indirectement des conséquence trop souvent négatives des activités minières. Un cri pour les terrains perdus ; un cri pour l’extraction des richesses du sol qui, paradoxalement, n’a pas produit de richesse pour les populations locales restées pauvres, un cri de douleur en réaction aux violence, aux menaces et à la corruption ».
C’est aussi, ajoute le pape, « un cri d’indignation et un appel à l’aide pour les violations des droits humains, piétinés de façon spectaculaire ou discrètement pour ce qui est de la santé des populations, les conditions de travail, parfois l’esclavage et le trafic des personnes, qui nourrit le tragique phénomène de la prostitution; un cri de tristesse et d’impuissance pour la pollution des eaux, de l’air, des sols; un cri d’incompréhension pour l’absence de processus inclusifs ou d’appui de la part des autorités civiles, locales et nationales, qui ont le devoir fondamental de promouvoir le bien commun ».
Le pape invite à « collaborer pour prendre soin de notre maison commune, en luttant contre les conséquences dramatique de la dégradation de l’environnement pour la vie des plus pauvres et des exclus, et en avançant vers un développement intégral, inclusif et durable (cf. n. 13) ».