Pope Francis in the airplane briefing after his journey in Ecuador

CTV - SAT 2000 - OSSERVATORE ROMANO

Cuba-Etats-Unis : "Pendant trois mois, je n’ai fait que prier pour cela"

Suite du dialogue du pape avec la presse que le vol Asuncion-Rome.

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Le pape François a évoqué le rapprochement entre Cuba et les Etats-Unis en répondant aux questions de la presse sur le vol Asuncion (Paraguay)-Rome (12-13 juillet). Il dément qu’il se soit agi d’une “médiation” du Saint-Siège, mais avoue avoir longtemps prié pour cela. Il évoque aussi la Colombie et le Venezuela, et les droits de l’homme.

Question (Javier Martínez Brocal – Romereports) –  Nous avons vu que la médiation entre Cuba et les Etats-Unis s’est bien passée. Rendez-vous qu’il soit possible de faire quelque chose de semblable dans d’autres situations délicates du continent latino-américain, je pense au Venezuela et je pense à la Colombie?

Pape François – Il n’y a pas eu de médiation entre Cuba et les Etats-Unis. Cela n’a rien d’une médiation. C’est un désir qui s’est réalisé. De l’autre côté aussi, un désir,… Et puis, je vous dis la vérité,  il faut revenir au mois de janvier de l’année dernière. Pendant trois mois, je n’ai fait que prier pour ça, et je me disais «  mais que peut-on faire avec ces deux-là, après plus de 50 ans qu’ils sont comme ça ? ». Alors le Seigneur m’a fait venir à l’esprit un cardinal. C’est lui qui est allé, il a parlé et puis je n’ai plus rien su pendant des mois. Puis un beau jour le Secrétaire d’Etat (qui est ici) m’a dit : « Demain nous aurons la seconde rencontre avec les deux camps … » – «  mais comment est-ce possible? » – «  Oui, oui, les deux camps se parlent et travaillent… ». C’est allé tout seul, sans médiation, grâce à la bonne volonté des deux pays: c’est à eux que revient le mérite, c’est eux qui ont tout fait. Nous, on n’a presque rien fait, ou bien peu de choses, et à la mi-décembre la nouvelle est sortie. C’est comme ça que ça c’est passé, vraiment, rien de plus. 

Pour le moment c’est le processus de paix en Colombie qui me préoccupe, il faut qu’il se poursuive. Je le dis, j’espère que ce processus continuera. Nous sommes disposés pour cela à aider, et à aider de mille façons différentes. Ça serait vraiment moche que ce processus s’arrête. 

Au Venezuela, la Conférence épiscopale fait en sorte qu’il y ait la paix, mais là aussi il n’y  a pas de médication. Pour les Etats-Unis, il y a eu le Seigneur et deux événements fortuits, et puis les choses sont allées toutes seules; pour la Colombie je prie – et nous devons prier – que ce processus de paix ne s’interrompe pas; ce processus aussi dure depuis plus de 50 ans, et que de morts! J’ai entendu dire qu’ils sont des millions; sur le Venezuela je n’ai rien d’autre à vous dire.

Question (Courtney Walsh – Fox News) – Votre Sainteté, nous avons un peu parlé de Cuba, où vous allez en septembre avant de vous rendre aux Etats-Unis, et du rôle que le Vatican a eu dans leur rapprochement. Maintenant que Cuba aura un rôle majeur dans la communauté internationale, d’après vous La Havane devra-t-elle améliorer sa réputation sur le respect des droits de l’homme y compris la liberté religieuse? Et pensez-vous que Cuba risque de perdre quelque chose dans ces nouveaux  rapports avec le pays plus puissant du monde ?

Pape François – Les  droits de l’homme sont pour tout le monde et l’on ne respecte pas les droits dans un ou deux pays seulement. Je dirais que dans tant de pays du monde ces droits humains ne sont pas respectés, dans tant de pays du monde! Et que perd Cuba, que perdent les Etats-Unis ? Tous les deux gagneront et perdront quelque chose, car dans les négociations c’est comme ça. Mais ils gagneront tous les deux la paix. ça c’est sûr. La rencontre, l’amitié, la collaboration : ils ont tout ça a gagné. Mais que perdront-ils ? Je n’arrive pas à l’imaginer, ce seront des choses concrètes, mais lors de négociation c’est toujours comme ça: on gagne et on perd. Mais pour revenir aux droits de l’homme et à la liberté religieuse, Imaginez-vous, il y a des pays, voire quelque pays européen, où on ne laisse pas faire un signe religieux, pour divers motifs. Et c’est la même chose sur d’autres continents, n’est-ce pas ?  La liberté religieuse n’est pas respectée partout, il y a tant de pays où  elle ne l’est pas.

Traduction d’Océane Le Gall

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ZENIT Staff

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