Le pape François s’est remis au travail dès mardi matin : une performance qui tient du charisme de « Pierre », à 78 ans, avec un seul poumon, après le marathon de son voyage en Amérique latine (5-13 juillet).
On pense à la phrase de saint Luc où le Christ dit à Pierre ce qu’il ne dit à aucune autre apôtre, à savoir qu’il a « prié pour lui » et qu’il a pour vocation « d’affermir ses frères »: « J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères » (Luc 22, 32).
« Je suis curieux : je pense à mon père qui a quelques années en moins que vous mais la moitié de votre énergie. Nous l’avons vu pendant votre voyage, nous l’avons vu durant ces deux années et demie. Quel est votre secret? » : à cette question d’un journaliste, le pape François a répondu en plaisantant, dans l’avion qui le ramenait d’Asuncion (Paraguay) à Rome (12-13 juillet).
Il venait en effet d’accomplir un marathon incroyable qui a fait se déplacer sur son passage des millions d’Américains (autour de 7 millions), au-delà même des frontières des trois pays visités (Equateur, Bolivie, Paraguay). Il n’a manifesté qu’un moment de fatigue – ou « d’émotion » a dit l’évêque – samedi, 11 juillet, lors de la procession d’entrée de la messe au sanctuaire marial de Caacupé, au Paraguay. Le pape a quitté un moment la procession, suscitant une vive inquiétude dans l’assemblée.
Le pape a « traduit » la question du journaliste en plaisantant : « Il voudrait demander … Quelle est votre « drogue » ? (le pape rit)… c’est cela votre question! » Après avoir répondu sur un autre sujet, il est revenu sur ce thème : « Ah…. la « drogue »… Le maté m’aide, mais je n’ai pas essayé la coca. C’est bien clair ? » Le pape avait reçu du président bolivien Evo Morales, à sa descente d’avion, un collier traditionnel de la tribu de celui-ci, auquel est attaché un sachet rempli de feuilles de coca.
A son retour, un cérémoniaire pontifical argentin – celui qui « tenait le micro » lors de l’Habemus Papam du 13 mars 2013 -, Mgr Guillermo Javier Karcher, a confié, à la télévision catholique italienne TV2000 que le pape, arrivé lundi après-midi à Rome, s’est remis au travail immédiatement, mardi matin, 14 juillet et semblait frais et dispos: « Ce matin, j’ai vu le Pape qui était déjà en train de travailler à 8h20 », a-t-il témoigné.
Il a aussi indiqué que le pape était « enthousiaste et vraiment content » de son voyage.
Avec une traduction d’Océane Le Gall