Altar of the mass in Asunción del Paraguay - 12  july 2015

CTV - SAT 2000 - OSSERVATORE ROMANO

Maïs, coco et calebasses, fruits de la terre et travail des hommes

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Un retable style Guarani-baroque espagnol fait des fruits de la terre et du travail des hommes, et biodégradable, pour la célébration eucharistique présidée par le pape François.

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Les Paraguayens ont voulu offrir les fruits de leur terre et de leur travail pour la construction du retable et de l’autel où le pape François a célébré la messe, ce dimanche 12 juillet dans la banlieue d’Asuncion (Paraguay).

Il a fallu 40.000 épis de maïs, 200.000 noix de coco vertes, et 1.000 calebasses pour réaliser l’autel et le retable. Les immenses portraits de saint François d’Assise et de saint Ignace de Loyola sont réalisés avec des graines des plantes du pays: ce sont els fondateurs des deux ordres qui ont évangélisé le Paraguay et les deux saints patrons du pape François, jésuite.

L’emploi de ces matériaux manifeste le respect des Indiens Guaranis pour la Création, explique l’artiste, Koki Ruiz, né en 1957, et qui a participé à la messe présidée par le pape.

Il s’est inspiré pour ce mobilier liturgique  naturel au style des plus anciennes églises en terre des Guaranis, influencé par le baroque espagnol. C’est peut être l’illumination de nuit qui fait le plus ressortir l’or du maïs et le bleu-vert des noix. Les peintures de l’artiste paraguayen autodidacte, dominées par l’or du blé, et le bleu des vêtements, s’inspirent de la vie quotidienne des familles paysannes des Guaranis : les travaux des champs, le bétail, la maternité.

Les travaux ont duré des semaines, dans le sud du Paraguay, avant que tous les éléments ne soient acheminés par camion à Asuncion. Au long de la route, les gens acclamaient les passage des éléments de cet art quasi « eucharistique » : les fruits de la terre et du travail des hommes au service de la liturgie.

Le noix – de surplus non-comestibles – ont été recouvertes d’ex-votos et de prières. Et surtout, c’est 100% biodégradable : un impact environnemental minimum. D’aucun y ont vu un hommage à l’encyclique du pape sur l’écologie intégrale « Laudato Si' ».

Depuis1992, la Fondation lancée par l’artiste, « La Barraca » organise, le Vendredi Saint, au crépuscule, une procession aux flambeaux intitulée le « Yvága Rape » (« Chemin du Ciel »), portant l’image de la Vierge de Douleurs depuis une chapelle à une « Barraque » où la Mère attend Jésus. Des jeux de lumière et des cènes évangéliques ou de la vie des saints, et des danses, au cœur de la nuit, manifestant l’espérance au cœur des ténèbres. Chaque année les thèmes varient : de la « Cène » vivante inspirée par Léonard de Vinci ou les « Réductions » des jésuites. L’objectif est de maintenir vivantes les manifestations de piété populaire authentiques. 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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