Un million et demi de Paraguayens – d’après le Saint-Siège – ont entouré le pape François pour sa dernière messe avant son départ, ce dimanche 12 juillet 2015. Il les exhorte à répandre l’Evangile et combattre la solitude par l’accueil.
La célébration a eu lieu sous le soleil, au parc de Nu Guazu, une base militaire aérienne de la banlieue d’Asuncion où Jean-Paul II avait canonisé saint Roch Gonzalez de Santa Cruz et ses compagnons durant son voyage apostolique de 1988. Le pape François est arrivé sur place un peu après 9h30 (15h30 heure de Rome).
Dans la foule qui s’étendait à perte de vue sur l’immense terrain, ondulaient des drapeaux paraguayens mais aussi brésiliens, argentins – la présidente argentine Cristina de Kirchner, qui était présente, a salué le pape au terme de la célébration – et d’autres pays d’Amérique du sud.
A 10h, le pape est arrivé avec la procession d’entrée à l’autel et au retable exceptionnels, réalisés avec 40.000 épis de maïs, 200.000 noix de coco, et 1.000 calebasses. L’œuvre végétale colorée était entourée de part et d’autre de portraits géants de saint François et de saint Ignace formés de graines de plantes.
Très communicants, les Paraguayens ont exprimé leur joie intarissable durant presque deux heures de célébration par des chants dynamiques et des applaudissements récurrents : durant l’homélie, mais aussi durant le discours de l’archevêque d’Asuncion, Mgr Edmundo Ponciano Valenzuela Mellid, S.D.B., et celui du représentant du patriarcat œcuménique de Constantinople, à la fin de la liturgie.
Dans son homélie, le pape a souligné que les disciples du Christ n’étaient pas « des puissants, des propriétaires, des chefs, chargés de lois, de règles » : « le chemin du chrétien est de transformer le cœur », « d’apprendre à vivre d’une autre manière, avec une autre loi, sous une autre norme ».
Cela consiste à « passer de la logique de l’égoïsme, de la fermeture, de l’affrontement, de la division, de la supériorité, à la logique de la vie, de la gratuité, de l’amour. De la logique de la domination, de l’oppression, de la manipulation, à la logique de l’accueil, du recevoir, de la sollicitude ».
« Dans la logique de l’Évangile, on ne convainc pas avec les argumentations, les stratégies, les tactiques, mais en apprenant à accueillir, à donner l’hospitalité », a-t-il ajouté : « Comme il est beau d’imaginer nos paroisses, nos communautés, nos chapelles, les lieux où se trouvent les chrétiens, comme de vrais centres de rencontre entre nous et Dieu. »
Face à la « solitude qui détruit silencieusement de nombreuses vies », il a exhorté à pratiquer « la fraternité accueillante, parce que ‘à ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres’ (Jn 13, 35) ». « Dieu ne se laisse jamais vaincre en générosité », a-t-il aussi souligné, sous les applaudissements enthousiastes.
Après le salut de Mgr Valenzuela Mellid, qui a évoqué la présence du pape comme « une grâce de Dieu » qui encourageait l’activité missionnaire du pays, le pape a prié l’angélus dominical. Puis il a déjeuné avec les évêques du Paraguay.
En fin d’après-midi, à 17h (23h à Rome), il rencontrera les jeunes sur le bord de fleuve « Costanera ». Ce sera son dernier rendez-vous du voyage : le pape quittera le pays à 19h pour atterrir à l’aéroport de Rome/Ciampino demain à 13h45, après huit jours en Amérique Latine.