Le « caractère innovant et essentiel» et « la perspective radicalement missionnaire » du voyage du pape François en Amérique latine : c’est ce que relève Giovanni Maria Vian, directeur de L’Osservatore Romano.
Il souligne la « volonté du pape de témoigner de la joie de l’Évangile » dans un article publié dans L’Osservatore Romano en italien du 11 juillet.
Cette « perspective radicalement missionnaire, dans laquelle il faut comprendre les gestes simples et éloquents » du pape s’inscrit bien dans le cadre élaboré par le pape Paul VI « qui, entre 1964 et 1970, parcourut de nouveaux itinéraires symboliques sur les cinq continents, ensuite visités par ses successeurs », estime le directeur du journal qui suit le pape dans son voyage.
Le message de l’Évangile est au centre de tous les discours et de toutes les interventions du pape François, souligne Giovanni Maria Vian. Le pape rappelle « constamment le pur Évangile, comme il aime dire, dans des situations souvent difficiles », témoigne-t-il.
C’était le cas au cours de la messe avec laquelle le pape a ouvert le congrès eucharistique, lorsqu’en s’adressant aux sœurs, au clergé et aux séminaristes il a réaffirmé que «nous ne sommes pas les témoins d’une idéologie, d’une recette, d’une manière de faire de la théologie», mais «de l’amour guérisseur et miséricordieux de Jésus».
C’est toujours l’Évangile qui a inspiré son discours de la fermeture de la deuxième rencontre mondiale des mouvements populaires. Giovanni Maria Vian l’a décrit « comme une petite encyclique qui s’inscrit avec un langage nouveau dans la doctrine sociale catholique » et il cite les paroles du pape François : «Ni le pape ni l’Église n’ont le monopole de l’interprétation de la réalité sociale», en précisant que « ce sont les générations qui se succèdent qui construisent l’histoire dans le contexte de peuples » qui, comme dit le pape, « avancent en cherchant leur propre route et en respectant les valeurs que Dieu a déposées dans leur cœur ».
Le directeur de L’Osservatore Romano a souligné que le pape « avait demandé » « aux croyants et aux non-croyants » de l’Amérique latine de reconnaître que tout ce que l’Église avait fait et fait maintenant c’est « pour témoigner l’Évangile : ses fils et ses filles sont en effet «une partie de l’identité des peuples d’Amérique latine».
Cette identité que certains veulent « effacer aujourd’hui », dit Giovanni Maria Vian en donnant l’explication avec les paroles du pape que la foi chrétienne est « révolutionnaire » « dans son défi à l’idolâtrie de l’argent ».