Pope Francis arrives to celebrate the Mass at Bicentennial Park in Quito

ANSA - CIRO FUSCO

Équateur : laisser jaillir le cri de la joie de l’Évangile

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Appel du pape François devant un million et demi de personnes lors de sa deuxième messe dans le pays, à Quito.

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Les Équatoriens répondent en masse à la visite du pape François en Amérique latine : après le million de participants présents lors la première messe à Guayaquil, un million et demi se sont rassemblés à Quito pour la deuxième eucharistie du voyage, ce mardi 7 juillet 2015.

Pour sa troisième journée en Équateur, le pape François a quitté la nonciature apostolique de Quito pour se rendre au nouveau « Parc du Bicentenaire », inauguré en 2013 pour commémorer les deux-cent ans de l’indépendance (1822-2022).

Sur cet espace de 125 hectares, situé sur le lieu du vieil aéroport où Jean-Paul II avait atterri en 1985, se trouvent actuellement de grands espaces verts et un Centre des congrès. C’est là que le pape François a rencontré les évêques équatoriens en privé, à 9h (16h à Rome).

Puis, un peu après 10h, il est monté à bord de sa papamobile pour sillonner les allées du parc, ovationné par près d’un million et demi de personnes – selon les premières estimations – dont beaucoup avaient passé la nuit sur place, malgré la pluie, pour participer à la rencontre.

Comme dans ses rendez-vous précédents avec la population, la foule, contenue derrière des barrières de sécurité, saluait le pape avec force démonstration d’enthousiasme, l’acclamant à pleine voix et lançant des fleurs sur la papamobile, tandis que le ciel alternait entre nuages et rayons de soleil.

Revêtu d’une chasuble blanche striée de motifs de type amérindien, le pape a inauguré la messe dédiée au thème de l’évangélisation un peu après 10h30, sous un auvent blanc et jaune, couleurs du Vatican. Au sol, devant l’autel, deux immenses fresques florales représentaient les emblèmes de l’Équateur – avec son condor des Andes – et du Saint-Siège.

La célébration, aux sonorités énergiques et rythmées, mais aussi solennelles, était animée par une chorale imposante, en aube blanche et étole jaune, accompagnée simplement à l’orgue. Si l’ensemble de la messe a été célébré en espagnol, la seconde lecture a été lue dans une langue amérindienne, par un autochtone en poncho rouge bariolé. Diverses ethnies également étaient représentées pour la prière universelle et la procession des offrandes.

Dans le sillon creusé par les « cris » des Equatoriens du XIXe siècle qui ont réclamé leur indépendance, le pape a exhorté à laisser jaillir « ce cri de la joie de l’Évangile qui remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement ».

« Notre cri, en ce lieu qui rappelle ce premier cri de la liberté, actualise celui de saint Paul : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » (1 Co 9, 16). Ce cri est si urgent et pressant comme celui de ceux qui désirent l’indépendance. Il a une fascination semblable, le même feu qui attire » a-t-il déclaré.

Mais pour évangéliser, il faut l’unité, c’est-à-dire « lutter pour l’inclusion à tous les niveaux, en évitant les égoïsmes, en promouvant la communication et le dialogue, en encourageant la collaboration » : « il est impensable que brille l’unité si la mondanité spirituelle fait que nous sommes en guerre entre nous, dans une recherche stérile de pouvoir, de prestige, de plaisir ou de sécurité économique », a-t-il insisté sous les applaudissements.

Pour le pape, « cette unité est déjà une action missionnaire “pour que le monde croie” ». L’évangélisation ne consiste pas à se livrer au prosélytisme qui est « une caricature de l’évangélisation » mais « à attirer à travers notre témoignage ceux qui sont éloignés, à s’approcher humblement de ceux qui se sentent loin de Dieu et de l’Église, de ceux qui sont craintifs ou de ceux qui sont indifférents pour leur dire : « Le Seigneur t’appelle toi aussi à faire partie de son peuple et il le fait avec grand respect et amour » », a-t-il expliqué.

« Plus intense est la communion entre nous, plus s’en trouve favorisée la mission », car « l’intimité de Dieu, incompréhensible pour nous, se révèle à travers des images qui nous parlent de communion, de communication, de don, d’amour », a-t-il souligné : « Qu’il serait beau que tous puissent admirer comment nous prenons soin les uns des autres. Comment mutuellement nous nous encourageons et comment nous nous accompagnons. »

« Soyez des témoins d’une communion fraternelle qui devient resplendissante ! », a exhorté le pape en encourageant spécialement au « don de soi » : « En se donnant, l’homme se retrouve lui-même avec sa véritable identité de fils de Dieu, semblable au Père et, comme lui, donneur de vie, frère de Jésus, auquel il rend témoignage. C’est cela évangéliser, c’est cela notre révolution – parce que notre foi est toujours révolutionnaire -, c’est cela notre cri le plus profond et le plus constant. »

A l’issue de la messe, le pape a rejoint la nonciature apostolique pour le déjeuner. Dans l’après-midi, une rencontre avec le monde de l’école et de l’université est prévue à 16h30 (23h30 à Rome) à l’Université pontificale catholique de l’Équateur, puis une rencontre avec la Société civile dans l’église de saint Francisco à 18h (1h du matin à Rome) et une visite privée à la « Iglesia de la Compañia ».

Demain, 8 juillet, après une visite à la Maison de retraite des Missionnaires de la Charité et une rencontre avec le clergé, les religieux, les religieuses et les séminaristes au sanctuaire marial national « El Quinche », le pape quittera le pays pour se rendre en Bolivie, deuxième étape du voyage.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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