Un million d’Équatoriens débordant d’allégresse ont entouré le pape François pour la première messe qu’il a célébrée dans le pays, au deuxième jour de son voyage en Amérique latine, ce 6 juillet 2015, au Parc de Los Samanes, à Guayaquil.
Au lendemain de son arrivée à Quito, pour son 9e voyage apostolique en Amérique latine (5-13 juillet 2015), le pape François a rejoint en avion la ville de Guayaquil, au sud de la capitale, où il a visité le Sanctuaire de la Divine Miséricorde et célébré une messe en milieu de journée.
En arrivant au parc où l’attendaient un million de personnes – d’après les chiffres du Saint-Siège – sous un grand soleil et une température d’une trentaine de degrés Celsius, le pape est monté à bord de sa papamobile ouverte pour sillonner les allées durant une vingtaine de minutes, pour la plus grande joie de la foule particulièrement démonstrative.
La célébration a commencé un peu après midi (19h à Rome), sous le signe de la famille : lors de la procession d’entrée, le pape s’est arrêté pour vénérer une sculpture en bronze représentant la Sainte Famille.
Après l’Évangile des noces de Cana, le pape a invité dans son homélie en espagnol à « donner à Marie une place » : « Faisons avec elle l’itinéraire de Cana. »
« Marie est attentive à ces noces déjà commencées, elle est sensible aux besoins des fiancés… Marie n’est pas une mère ‘‘qui réclame’’, elle n’est pas une belle-mère qui surveille pour s’amuser de nos incapacités, de nos erreurs ou manques d’attention », a-t-il souligné.
« Marie recourt à Jésus avec confiance, Marie prie… elle a déjà remis le problème entre les mains de Dieu » et elle « enseigne à remettre nos familles entre les mains de Dieu ; à prier, en allumant l’espérance qui nous indique que nos préoccupations sont aussi celles de Dieu », a poursuivi le pape.
Enfin, « Marie agit » : « Les paroles « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (v. 5), adressées à ceux qui servaient, sont une invitation à nous aussi, invitation à nous mettre à la disposition de Jésus, qui est venu servir et non pour être servi. Le service est le critère du vrai amour. »
Ainsi le miracle est possible « parce qu’une femme était attentive, a su remettre dans les mains de Dieu ses préoccupations, et a agi avec bon sens et courage ». Et cela annonce que « le meilleur des vins est sur le point d’être savouré, le plus admirable, le plus profond et le plus beau pour la famille reste à venir. Le temps reste à venir, où nous savourerons l’amour quotidien, où nos enfants redécouvriront l’espace que nous partageons, et les personnes âgées seront présentes dans la joie de chaque jour ».
Le pape a aussi rendu hommage à la famille, qui est « l’hôpital le plus proche (…), la première école des enfants, le groupe de référence indispensable des jeunes, la meilleure maison de retraite pour les personnes âgées ».
« La famille constitue la grande ‘‘richesse sociale’’ que d’autres institutions ne peuvent pas remplacer, qui doit être aidée et renforcée, pour ne jamais perdre le sens juste des services que la société prête aux citoyens. En effet, ces services (…) ne sont pas une aumône, mais une vraie “dette sociale” à l’endroit de l’institution familiale, qui apporte tant au bien commun de tous », a-t-il insisté sous les applaudissements.
Entre recueillement – même les agents de sécurité se serraient les mains au moment du partage de la paix du Christ –, musiques aux sonorités locales et participation vivante – « Marie est mère ! », a répété plusieurs fois le million d’Équatoriens sans se faire prier, à l’invitation du pape – la messe s’est terminée aux alentours de 13h45 (20h45 à Rome).
Le pape et sa suite avaient ensuite rendez-vous avec la communauté jésuite, pour le déjeuner, au collège Javier. En fin d’après-midi, le pape reprendra l’avion pour Quito, où il sera reçu par le président de la République au palais présidentiel « Carondelet » et où il visitera la cathédrale à 20h (3h dans la nuit à Rome).
