Le patriarche des arméniens catholiques, Nersès Bedros XIX Tarmouni, est décédé ce jeudi 25 juin d’une crise cardiaque, à l’hôpital Libanais-Geitaoui de Beyrouth, a annoncé le Patriarcat de Cilicie des arméniens catholiques. Il était âgé de 75 ans.
A l’occasion du centenaire du génocide arménien perpétré en 1915, le patriarche Nersès Bedros XIX avait affirmé le 21 avril dernier que « l’année 2015 est d’une importance capitale pour tous les Arméniens du monde (car) non seulement le peuple arménien célébrera cette commémoration, partout dans le monde, mais elle est l’occasion pour lui de revendiquer le droit et la justice ».
Le 12 avril, il concélébrait la messe du centenaire du génocide et de la proclamation de saint Grégoire de Narek (950-1005) comme docteur de l’Eglise : « le plus aimé et le plus lu parmi les saints du peuple arménien », a souligné le patriarche.
Il a prononcé en effet une allocution sur le nouveau « docteur », au terme de cette messe du Centenaire du “martyre” arménien célébrée par le pape François dimanche 12 avril, en la basilique Saint-Pierre.
Pour sa part, le pape François a condamné le génocide dès le début de la messe, dans une allocution qui a donné le ton de la célébration. Le le pape a dénoncé l’existence, aujourd’hui, d’un « génocide causé par l’indifférence générale et collective ». Il a déploré un silence analogue à celui de 1915 lors du génocide arménien, et qui « étouffe » le cri des chrétiens persécutés.
Signe de l’unité déjà en route, Sa Sainteté Karékine II, Patriarche suprême et Catholicos de Tous les Arméniens, et Sa Sainteté Aram Ier, Catholicos de la Grande Maison de Cilicie ont participé à la célébration.
Le pape François a fait parvenir au Synode patriarcal de Cilicie des arméniens (Liban) un télégramme de condoléances dans lequel il rend hommage au patriarche : « Ayant appris avec une vive émotion le décès subit (ce matin à l’âge de 75 ans) de S. B. le Patriarche Nersès Bédros XIX Tarmouni, je viens présenter mes condoléances les plus attristées au Synode et à tous les fidèles du Patriarcat si durement éprouvés. »
Le pape souligne l’importance de son rôle pour la proclamation de saint Grégoire comme docteur de l’Eglise : « Me souvenant de notre étroite collaboration, dont la récente proclamation de saint Grégoire de Narek comme Docteur de l’Eglise a été l’un des points culminants, je confie au Père miséricordieux l’âme de ce pasteur dévoué qui, comme prêtre s’est dépensé sans compter au service des communautés dont il a eu la charge, puis comme évêque a exercé avec foi et zèle son ministère, d’abord à Alexandrie d’Egypte et ensuite en tant que Patriarche de Cilicie. »
« Je m’unis en prière à toutes les personnes affectées par cette brusque disparition et, de grand coeur, je leur adresse la bénédiction apostolique, en particulier aux évêques du Patriarcat, à la famille du défunt et à toutes les personnes qui participeront à ses funérailles », conclut le pape.
Le patriarche Nersès Bedros était né au Caire le 17 janvier 1940, cinquième d’une fratrie de huit enfants. Il avait été ordonné prêtre le 15 août 1965 dans la capitale égyptienne. Le 7 octobre 1999, il était élu à la tête de l’Église arménienne catholique: le pape Jean-Paul II a donné son approbation à l’élection le 13 octobre suivant.
En octobre 2014, il a participé au synode sur la famille (5-19 octobre) au Vatican en qualité de primat de l’Église catholique arménienne.