ONU: Quand la femme est rabaissée, l'homme l'est aussi

Intervention de Mgr Tomasi au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, sur le thème des droits des femmes.

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« La dignité fondamentale intrinsèque à la personne humaine, homme et femme, est telle que dégrader l’un revient nécessairement à rabaisser l’autre », affirme Mgr Silvano M. Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations-Unies à Genève.

Mgr Tomasi intervenait à la 29e session du Conseil des droits de l’homme sur le thème des droits humains des femmes, ce 19 juin 2015, au palais de Nations de Genève.

Face aux « violations des droits et de la dignité des femmes dans de nombreuses parties du monde, où elles sont soumises à un statut social de deuxième classe ou victimes de formes modernes d’esclavage », le Saint-Siège a appelé la communauté internationale à « promouvoir les droits des femmes », dans « la société, dans la famille et dans la vie sociale et politique ».

La discrimination des femmes a aussi des conséquences sur les hommes, a fait observer l’archevêque : « Toute idéologie, politique ou culture qui relègue les femmes à des êtres « moins humains », est totalement inacceptable. Accepter une telle mentalité est non seulement contraire à l’égalité de l’homme et de la femme, mais rabaisse même la dignité du sexe masculin. La dignité fondamentale intrinsèque à la personne humaine, homme et femme, est telle que dégrader l’un revient nécessairement à rabaisser l’autre. »

Mais la lutte doit se faire « à partir d’une approche qui soit vraiment digne de la personne humaine », a expliqué Mgr Tomasi : il s’agit « de prendre en considération l’égalité de toute personne humaine et la complémentarité de l’homme et de la femme », c’est-à-dire à la fois « leur égalité et leur complémentarité ».

Les interprétations extrêmes devraient être évitées, a-t-il précisé : « réduire la femme », tout comme prôner « l’émancipation des femmes de leurs attributs féminins uniques et précieux », empêchent « la compréhension du véritable rôle de la femme ».

« L’insistance sur l’égalité des sexes ne doit inhiber en aucune façon la reconnaissance de la distinction entre les deux », a insisté l’archevêque : « le chemin pour surmonter la discrimination ne peut être l’effacement de la complémentarité dans l’égalité », mais doit « soutenir » cette complémentarité.

« Les approches pour atteindre l’égalité et la non-discrimination en éliminant les distinctions fondées sur le sexe, ne peuvent pas respecter et apprécier pleinement la dignité inhérente à la personne humaine » et ne font que « diminuer la valeur de l’homme et de la femme à la fois », a poursuivi Mgr Tomasi.

Au contraire, il faut « reconnaître l’unicité dans leurs différences et une complémentarité positive et mutuelle entre eux. « Masculin » et « féminin » différencie deux individus de la même dignité », non pas dans « une égalité statique » mais dans « une différence enrichissante et indispensable pour l’harmonie de la vie dans la société », a-t-il conclu.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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