La maison tombe en ruines, il faut la reconstruire. Rien de plus franciscain que cet appel du pape François dans son encyclique sur l’écologie « intégrale ». Le pape livre les mots clefs du document social et d’une nouveauté extraordinaire justement par cet aspect « intégral ». On pourrait dire, au sens plénier « catholique » : englobant le tout de la création et de l’être humain, et universel.
Le pape François l’a dit lui-même à l’audience de ce mercredi matin, 17 juin, place Saint-Pierre : « Demain, comme vous le savez, sera publiée l’encyclique sur le soin de la « maison commune » qu’est la création. Notre « maison » est en train d’être ruinée et cela nuit à tous, spécialement les plus pauvres. Je lance donc un appel à la responsabilité, sur la base de la tâche que Dieu a donnée à l’être humain dans la Création : « cultiver et garder » le « jardin » dans lequel il l’a placé (cf. Genèse 2,15). Je vous invite tous à accueillir ce document le cœur ouvert : il se situe dans la ligne de l’enseignement social de l’Eglise. »
D’ores et déjà les « fuites » sur le texte ont provoqué des réactions négatives. On comprend donc que le pape demande un « cœur ouvert » pour accueillir ce qu’il a à dire.
Le mot clef est « responsabilité » que le pape avait déjà employé dimanche dernier, 15 juin, après l’angélus, en disant : « Cette encyclique s’adresse à tous. Prions pour que tous puissent recevoir son message et grandir dans la responsabilité vis-à-vis de la maison commune que Dieu a confiée à tous. »
Le pape invitait à enclencher de façon décisive des processus vertueux de récupération de l’environnement dégradé: « J’invite à accompagner cet événement avec une attention renouvelée aux situations de dégradation environnementale, mais aussi de récupération, dans vos territoires. »
C’est pourquoi l’encyclique est source de dynamisme et d’espérance, tout sauf fataliste. On entend en filigrane l’appel du Crucifix de San Damiano à François d’Assise au XIIIe s. : « François va et répare ma maison qui, tu le vois, tombe en ruines. » L’encyclique en offre une interprétation d’une ampleur sans précédent. Un appel qui attend donc une réponse.