Le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États a évoqué les défis de la multipolarité de la société moderne et de la liberté religieuse comme un élément essentiel de son développement.
« La liberté religieuse est comme un baromètre qui indique avec précision le niveau réel de la liberté dans une société », a déclaré Mgr Paul Richard Gallagher.
Le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États a appelé à « redécouvrir » une « valeur politique de la liberté religieuse » lors du séminaire qui a eu lieu le 8 juin en France, à Strasbourg, annonce un communiqué du Saint-Siège.
Nous avons publié l’intégrale de l’intervention de Mgr Gallagher en 4 parties les 10 (1/4), 11 (2/4) et 12 juin (3/4 et 4/4).
Intitulé « Bâtir ensemble la société inclusive: contribution à la réunion de Sarajevo sur la dimension religieuse du dialogue interculturel », le séminaire de haut niveau a été organisé par la Mission permanente du Saint-Siège au Conseil de l’Europe, en préparation pour la réunion sur des sociétés inclusives tenue à Sarajevo les 8 et 9 septembre.
« La liberté religieuse est un élément clé dans le développement d’une société démocratique », a dit Mgr Gallagher : elle est « non seulement un droit fondamental pour chaque personne, mais le contexte juridique qui permet aux communautés religieuses à contribuer activement au débat démocratique et à la promotion d’une culture commune des droits humains ».
Le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États a également souligné que le Saint-Siège « attache une grande importance à la liberté religieuse et espère que les Etats et les organisations internationales peuvent embrasser sa valeur politique, en tant que développeur de la liberté ».
La liberté religieuse est un « principe exigeant », a-t-il ajouté. Cela signifie non seulement le respect « des idées personnelles de l’autre », mais aussi la reconnaissance du « droit des communautés et des confessions différentes de la nôtre d’être présent sur le même territoire et de coopérer dans la construction de notre société ».
Pour l’État, le principe de la liberté religieuse « représente une limite inhérente à l’exercice » de son « pouvoir », a souligné Mgr Gallagher. « Dans un contexte multiculturel, la coexistence de différentes appartenances religieuses nécessite un effort substantiel de la part des autorités civiles et acteurs de la société ».
« La multipolarité est une réalité » de la société moderne, estime Mgr Gallagher. En même temps, c’est un « contexte relativement nouveau de l’histoire de l’humanité ».
Mgr Gallagher explique que « dans la situation politique actuelle de l’Europe, le dialogue simplement interne entre les organisations (qu’elle soit politique, religieuse ou culturelle) à laquelle on appartient, finit par être improductif. Nos temps exigent la capacité de sortir des structures qui « contient » notre identité et de rencontrer les autres ».
Il a fait un bilan provisoire des initiatives pour le dialogue interculturel qui « ont multiplié au cours des dernières années » : « Je pense, par exemple, de la promotion de la paix et du rejet de toute forme de violence au nom de Dieu ou de la religion. »
En même temps, il ne faut pas « sous-estimer les défis posés par le contexte contemporain de la multipolarité » : « Je pense certainement aux différents concepts du mariage et de la famille, a dit Mgr Gallagher, mais aussi de la défense de la vie humaine en situation d’extrême fragilité, de la compréhension de la responsabilité sociale et les défis posés par l’immigration. »
En concluant, le secrétaire du Saint-Siège a souligné qu’ « édifier des sociétés inclusives » et les construire « ensemble » est « une tâche ardue ». Mais « des cultures ou des visions du monde qui sont religieuses » ne peuvent pas être exclues « arbitrairement » de cette construction.
« Un pluralisme qui ne comprend pas les défis offerts par les religions du monde à des perspectives laïques ne sera jamais le pluralisme authentique, et sera plutôt risquer de tomber dans un simple d’esprit uniforme, l’ennemi de la liberté », a-t-il conclu.