Alors que les djihadistes de l’État islamique menacent désormais la ville antique de Palmyre en Syrie et que la ville d’Alep, dans le nord-ouest du pays, est l’objet de combats permanents, Mgr Antoine Audo, évêque chaldéen d’Alep, exprime son pessimisme devant les participants de la XXe Assemblée générale de Caritas Internationalis à Rome.
Il confie son « impression que rien sur le terrain ne se fait » : « Les chrétiens d’Alep sont dans un état de découragement… Je ne suis plus dans l’espérance ».
« Je voudrais qu’on arrête la guerre, qu’on trouve une solution politique, qu’on cesse de détruire la Syrie pour des intérêts régionaux, confessionnels et économiques très bas,mais je ne crois pas que ma parole puisse avoir quelque effet… », s’attriste-t-il en français au micro de Radio Vatican.
Il décrit la situation de la population : « Tout le monde est appauvri… 80% sont devenus des mendiants, et c’est terrible, on le voit au niveau physique, au niveau psychologique. »
« On trouve tout mais la qualité a beaucoup baissé ; par exemple à Alep là où je vis, il y a une tradition de vie citadine de haut niveau, de culture, de nourriture, de richesse, de partage… On sent que tout est limité, tout est dégradé, depuis le pain jusqu’aux pâtisseries. Même si on paie très cher on n’a pas la qualité qu’on avait avant, c’est un grand changement », ajoute-t-il.
Mgr Audo salue l’action de l’Église catholique qui est « bien appréciée, aussi bien au niveau des chrétiens, au niveau œcuménique, qu’au niveau de la société civile avec les musulmans ». L’aide de Caritas arrive au moyen d’une « filière légale très précise, acheminée à partir de Beyrouth », précise-t-il.