Pope Francis with the members of the Joint Committee of the Conference of European Churches (CEC) and the Council of European Bishops’ Conferences (CCEE)

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Chrétiens en Europe : défendre la liberté religieuse et les migrants

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En rencontrant le Comité conjoint de la Conférence des Églises européennes et du Conseil des conférences épiscopales d’Europe, le pape dénonce « les législations qui, au nom d’un principe de tolérance mal interprété, finissent pas empêcher les citoyens d’exprimer librement leurs convictions religieuses ». Il déplore aussi « l’attitude avec laquelle l’Europe affronte la dramatique migration de milliers de personnes qui fuient les guerres, les persécutions et la misère ».

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Le pape François appelle les Églises chrétiennes en Europe à « parler d’une seule voix » pour « donner des réponses efficaces » aux « défis nouveaux et décisifs » actuels, tels la défense de la liberté religieuse et des migrants : les chrétiens européens « ont le devoir de collaborer pour promouvoir la solidarité et l’accueil ».

Le pape a reçu les membres du Comité conjoint de la Conférence des Églises européennes (CEC) et du Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE), ce jeudi matin, 7 mai 2015.

Discours du pape François

Chers frères et sœurs,

Je vous souhaite de tout cœur la bienvenue et vous remercie pour votre visite. Je remercie en particulier le cardinal Péter Erdő et le révérend Christopher Hill pour leurs aimables paroles.

Le comité que vous composez maintenant a pour objectif d’accompagner le chemin œcuménique en Europe, où ont commencé beaucoup des divisions qui existent encore entre les chrétiens. Pendant longtemps, les chrétiens de ce continent ont combattu les uns contre les autres. Aujourd’hui, grâce à Dieu, la situation est très différente. Le mouvement œcuménique a permis aux Églises et aux communautés ecclésiales en Europe de réaliser de grands pas sur la voie de la réconciliation et de la paix. Les récentes Assemblées œcuméniques européennes et la Charte œcuménique, rédigée à Strasbourg en 2001, sont des facteurs d’une collaboration féconde entre la Conférence des Églises européennes et le Conseil des conférences épiscopales européennes. Ces initiatives sont un motif de grande espérance pour surmonter les divisions, malgré la conscience que la route est longue vers la communion pleine et visible entre tous ceux qui croient dans le Christ. En réalité cependant, ce chemin, avec toute la fatigue qu’il comporte, fait déjà partie intégrante du processus de réconciliation et de communion que le Seigneur nous demande et nous fait accomplir, pourvu qu’il soit vécu dans la charité et dans la vérité.

Le décret conciliaire sur l’œcuménisme, Unitatis redintegratio, affirme que la division entre les chrétiens « fait obstacle à la plus sainte des causes : la prédication de l’Évangile à toute créature » (n.1). Cela semble évident, par exemple, quand les Églises et les communautés ecclésiales en Europe présentent des visions différentes sur des questions anthropologiques ou éthiques importantes. Je souhaite par conséquent que ne manquent pas les occasions de réflexion, à la lumière de l’Écriture sainte et de la tradition partagée, et qu’elles soient fructueuses. Qu’en regardant ensemble le Seigneur Jésus-Christ qui « dans la révélation même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement l’homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation » (Concile œcuménique Vatican II, Constitution pastorale Gaudium et spes, 22), nous puissions trouver des réponses communes aux questions que la société contemporaine nous pose, à nous, chrétiens. Plus nous serons proches du Christ, plus nous serons unis entre nous.

Aujourd’hui, les Églises et les communautés ecclésiales en Europe se retrouvent à devoir affronter des défis nouveaux et décisifs, auxquels elles ne peuvent donner de réponses efficaces qu’en parlant d’une seule voix. Je pense, par exemple, au défi soulevé par les législations qui, au nom d’un principe de tolérance mal interprété, finissent pas empêcher les citoyens d’exprimer librement et de pratiquer de manière pacifique et légitime leurs convictions religieuses. En outre, devant l’attitude avec laquelle l’Europe semble affronter la dramatique et souvent tragique migration de milliers de personnes qui fuient les guerres, les persécutions et la misère, les Églises et les communautés ecclésiales en Europe ont le devoir de collaborer pour promouvoir la solidarité et l’accueil. Les chrétiens d’Europe sont appelés à intercéder par la prière et à œuvrer activement pour apporter le dialogue et la paix dans les conflits actuels.

Vous redisant ma reconnaissance pour votre service ecclésial, j’invoque sur celui-ci la constante bénédiction du Seigneur. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci.

(c) Traduction de Zenit

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ZENIT Staff

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