Chômage des jeunes : créer des emplois, même petits

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Le pape appelle « une mobilisation générale » car « le travail donne la dignité ». Voici notre traduction intégrale de son discours aux représentants du diocèse d’Isernia-Venafro.

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Face « au problème chronique du chômage qui touche surtout les jeunes générations », le pape appelle « une mobilisation générale » : « On ne peut pas renvoyer à plus tard des pas concrets qui favorisent la création de nouveaux emplois ». Il encourage à « trouver des emplois pour les jeunes », même « de petites choses, car le travail donne la dignité ».

Le pape François a reçu les participants au pèlerinage du diocèse d’Isernia-Venafro, samedi dernier, 2 mai 2015, au Vatican : « Aux jeunes et à vous tous, je répète : les problèmes se surmontent à force de solidarité. Je vous encourage donc à être des témoins de cette solidarité dans vos villes et dans vos pays, au travail, à l’école, en famille, dans les lieux publics », a-t-il déclaré.

Pour le pape, « quand les difficultés semblent éclipser les perspectives d’un avenir meilleur, quand on vit l’expérience de l’échec et du vide autour de nous, l’heure est à l’espérance chrétienne, fondée sur le Seigneur Ressuscité et accompagnée d’un vaste effort de charité envers les plus nécessiteux ».

« Chaque communauté paroissiale est appelée à être un lieu privilégié pour écouter et annoncer l’Évangile; une maison pour prier autour de l’Eucharistie ; une vraie école de la communion, où l’ardeur de la charité peut l’emporter sur la tentation d’une religiosité superficielle et aride », a-t-il insisté.

A.K.

Discours du pape François

Chers frères et sœurs,

Bonjour à tous ! Dès l’instant où je suis entré j’ai vu votre joie, vous êtes joyeux, si joyeux ! Maintenant je comprends un peu pourquoi le pape Célestin n’était pas bien à Rome, pourquoi il est revenu chez vous… Pour votre joie!

Merci pour ce grand pèlerinage que vous avez organisé après la visite pastorale que j’ai effectué dans votre diocèse le 5 juillet de l’année dernière. Je veux encore une fois vous dire ma reconnaissance pour votre accueil et saluer avec affection votre évêque, Mgr Camillo Cibotti. L’année dernière, il commençait à peine son travail d’évêque à Isernia, maintenant il en sait un peu plus ! Je salue les prêtres, les religieux, les religieuses et les fidèles laïcs engagés au service de l’Évangile. Et une pensée spéciale va aux autorités qui ont voulu être présentes ici.

Mais le climat festif de notre rencontre ne saurait faire oublier les nombreux et graves problèmes qui affligent encore votre terre. J’en avais parlé au cours de ma visite à Isernia et l’évêque en a parlé maintenant. Je pense notamment au problème chronique du chômage qui touche surtout les jeunes générations, lesquelles prennent de plus en plus le chemin vers d’autres pays; je pense aussi au manque de services adéquats pour les personnes défavorisées – en particulier les personnes âgées, les malades et les handicapés – et les familles. Ce contexte, très inquiétant, exige une mobilisation générale. Elle exige que la population, les institutions, les individus et la société civile, unissent leurs efforts. On ne peut pas renvoyer à plus tard des pas concrets qui favorisent la création de nouveaux emplois, donnant ainsi la possibilité, surtout aux jeunes, de se réaliser grâce à un honnête travail. On doit trouver des emplois pour les jeunes, de petites choses, parce que, comme vous le savez, le travail donne la dignité. Pensez-y, un jeune qui ne trouve pas de travail, ne sent pas cette dignité et souffre. Je vous encourage à chercher, à prier, à chercher de petites choses, de petites choses, surtout pour les jeunes.

Comme vient de le rappeler l’évêque, votre diocèse sent fortement la nécessité d’un nouvel élan missionnaire, qui sache aller au-delà d’une réalité religieuse statique. L’Année jubilaire célestine, que vous êtes en train de vivre, donne à vos communautés l’opportunité de retourner au Christ, à l’Évangile, de se réconcilier avec Dieu et avec son prochain. Se réconcilier, avoir l’âme en paix, son quartier en paix, c’est beau… Et c’est un travail que la grâce de Dieu fera, si nous avançons en faisant preuve d’efforts. Et ainsi renaît le désir de porter son amour à tous, surtout aux personnes seules, marginalisées, humiliées par la souffrance, par l’injustice sociale ; à tous ceux qui, fatigués de paroles humaines, sentent une profonde nostalgie de Dieu.

Votre jubilé diocésain vous prépare à vivre encore mieux l’Année Sainte extraordinaire de la Miséricorde, que j’ai proclamée récemment. Que ces temps forts puissent susciter un fort élan missionnaire spécialement dans les paroisses, où la communion ecclésiale trouve sa plus immédiate et visible expression. Chaque communauté paroissiale est appelée à être un lieu privilégié pour écouter et annoncer l’Évangile; une maison pour prier autour de l’Eucharistie ; une vraie école de la communion, où l’ardeur de la charité peut l’emporter sur la tentation d’une religiosité superficielle et aride.

Quand les difficultés semblent éclipser les perspectives d’un avenir meilleur, quand on vit l’expérience de l’échec et du vide autour de nous, l’heure est à l’espérance chrétienne, fondée sur le Seigneur Ressuscité et accompagnée d’un vaste effort de charité envers les plus nécessiteux. Votre diocèse, qui va déjà fort heureusement dans cette direction, saura alors encourager plus de personnes et plus de structures sociales et institutionnelles à se ranger aux côtés de ceux qui sont sans maison et sans travail, et de tous ceux qui souffrent d’anciennes ou nouvelles pauvretés, non seulement pour pourvoir à leurs besoins immédiats, mais pour construire ensemble, avec eux, une société plus accueillante, plus respectueuses des différences, plus juste et plus solidaire.

«Quel plaisir de pouvoir faire face aux vicissitudes de la vie en compagnie de Jésus, d’avoir avec nous sa Personne et son message ». Par ces paroles, l’année dernière, j’invitais les jeunes des Abruzzes et du Molise à avancer avec courage, à vaincre les difficultés du moment en se soutenant et s’aidant mutuellement. Aux jeunes et à vous tous, je répète : les problèmes se surmontent à force de solidarité. Je vous encourage donc à être des témoins de cette solidarité dans vos villes et dans vos pays, au travail, à l’école, en famille, dans les lieux publics.

Que la Vierge Marie vous rende dociles à la parole du Seigneur, qu’elle vous transforme en humbles apôtres, crédibles et efficaces, de l’Évangile et vous soutienne dans vos bonnes intentions. Je vous confie tous à Elle, en particulier les petits, les pauvres et les malades, ainsi qu’à tous les Saints qui ont embelli votre peuple tout au long de son chemin de foi. Soutenus par de tels puissants intercesseurs, regardez votre avenir et celui de votre terre sans peur et avec confiance. Tout en vous faisant ces vœux, je vous donne ma bénédiction spéciale ; et, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi car moi aussi j’en ai besoin.

Prions la Vierge Marie tous ensemble.

Traduction de Zenit, Océane Le Gall

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ZENIT Staff

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