Parfois « la persécution n’a pas le visage des armes … mais celui de la « carte de séjour », fait observer le Centre Astalli.
Des milliers de réfugiés auxquels l’État italien refuse un permis de séjour vivent dans « l’incertitude totale », explique le rapport annuel du centre jésuite Astalli de Rome pour les réfugiés, présenté par le directeur des programmes, Berardino Guarino, ce jeudi 23 avril.
Il déplore « une scission entre la norme et la protection du droit, mais aussi entre la loi et l’humanité » qui révèle « un niveau de civilisation très faible ».
Berardino Guarino a évoqué notamment les problèmes de l’emploi et de la bureaucratie. Le document constate que « des milliers de personnes » venus en Italie en quête de la protection « vivent dans des ghettos avec toutes les urgences sanitaires que comporte cette situation de marginalisation sociale ».
« La question des réfugiés urbains reste très urgente et a besoin d’une attention particulière », précise le rapport.
Il regrette que la police de Rome refuse « le renouvellement du permis de séjour à ceux qui ont une résidence dite « virtuelle » auprès d’organisations » comme le Centre Astalli, la Maison des droits sociaux, la Caritas et d’autres.
« Avec cette interprétation très stricte des règles, que nous croyons même illégitime, des milliers de personnes … restent dans l’incertitude totale », déclare Berardino Guarino : « Dans cette affaire, comme dans les autres, il est évident que le fardeau de la bureaucratie s’ajoute comme un fardeau supplémentaire sur les épaules des réfugiés. »
Cette situation, fait-il observer, stimule le « marché noir des résidences » et sème le stress et l’angoisse parmi les réfugiés.
Il suggère que « l’administration publique » italienne procède « à partir des besoins des gens », surtout si leur besoin de « protection » a été reconnue du fait qu’ils ont « vécu des événements traumatiques ».
« Pour l’instant, tout le monde sait … mais personne ne peut », regrette-t-il.