Comment le pape François transforme l'Eglise, par Mgr Auza

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Rien de tel que ses homélies pour commencer la journée

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« Le deuxième anniversaire du pontificat du pape François : Comment il transforme l’Église » : c’était le thème du colloque organisé à la Société biblique américaine de New York, le 19 mars 2015.

L’événement a été inauguré par Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies à New-York, qui a conseillé « de lire les homélies de la messe du matin du Saint-Père, même avec une tasse de café… c’est une excellente façon de commencer sa journée ! »

En effet, ces homélies « sont devenues un trésor de réflexions profondes et pratiques sur la Parole de Dieu », a-t-il ajouté. Il a aussi proposé quelques éléments de réflexion sur les thèmes principaux des prédications du pape, à savoir « miséricorde » et « charité ».

« La manière la plus efficace pour nous de proclamer l’Évangile et de réévangéliser le monde que le Christ a racheté consiste à montrer l’œuvre de la miséricorde et de la charité du Christ dans les vies humaines en étant nous-mêmes miséricordieux et charitables envers les autres », a-t-il souligné.

A.K.

Discours de Mgr Auza

Monsieur le cardinal,
Messieurs les membres du clergé
Cher Monsieur Mario Paredes,
Chers membres de la Société biblique américaine, chers auditeurs et amoureux de la Parole de Dieu, chers amis,

C’est pour moi une grande joie ce soir, au nom de Sa Sainteté le pape François, de vous adresser ses salutations alors que vous êtes rassemblés pour célébrer le deuxième anniversaire de son élection. En outre, c’était il y a exactement deux ans aujourd’hui que le pape François a célébré la messe d’inauguration de son pontificat.

Au cours de ces 730 jours, comme il l’a décrit lui-même pour nous dans son exhortation apostolique La joie de l’Évangile, il a cherché à mener une transformation missionnaire de l’Église, un profond renouvellement des « habitudes, [des] styles, [des] horaires, [du] langage et de toute structure ecclésiale » afin que tout ce que l’Église est et fait « devienne un canal adéquat pour l’évangélisation du monde actuel » (EG 27).

Une partie de la réforme, déclare-t-il sans détour, consiste dans un renouveau et une « conversion » de la papauté, de sorte que l’exercice de son ministère puisse être « plus fidèle à la signification que Jésus-Christ entend lui donner et aux nécessités actuelles de l’évangélisation » (EG 32).

Un aspect de cette revitalisation, dont tous ceux d’entre nous qui ont faim de toute parole qui sort de la bouche de Dieu peuvent vraiment se réjouir, serait les homélies du pape François lors des messes à la Maison Sainte-Marthe, ou Résidence Sainte-Marthe, au Vatican. Je suis sûr que vous seriez d’accord avec moi pour dire que, pour nous tous, les homélies du Saint-Père à Sainte-Marthe sont devenues un trésor de réflexions profondes et pratiques sur la Parole de Dieu telle qu’elle apparaît dans les lectures liturgiques. J’aimerais conseiller de lire les homélies de la messe du matin du Saint-Père, même avec une tasse de café… c’est une excellente façon de commencer sa journée !

Il est aussi significatif de voir que le pape François cherche à prêcher par l’exemple cette métamorphose de la prédication missionnaire qu’il a appelée de ses vœux dans La joie de l’Évangile, en donnant aux évêques, aux prêtres et aux diacres du monde entier la primeur la plus détaillée qui ait jamais été donnée par un pape sur cet art sacré. Suivant les instructions du Saint-Père, la Congrégation pour le culte divin et pour la discipline des sacrements a récemment publié le Directoire homilétique, reconnaissant combien est « poignant » le désir du pape François de consacrer beaucoup d’attention au thème de l’homélie dans son exhortation apostolique La joie de l’Évangile.

Le Saint-Père nous dit que la prédication de l’Évangile doit être avant tout la proclamation pleine de joie du kérygme selon lequel Jésus nous aime, a donné sa vie pour nous sauver et vit maintenant à nos côtés tous les jours pour nous éclairer, nous fortifier et nous libérer afin que nous puissions tous entrer dans un lien d’alliance, source de vie, avec lui.

Il a dit que pour être crédible et efficace, le prédicateur devait être accessible, accueillant, chaleureux, sans prétention, ouvert au dialogue, patient, joyeux et si proche de son peuple qu’il doit avoir l’odeur de ses brebis.

Il a demandé que les homélies soient bien préparées, remplies du feu de l’Esprit-Saint, simples et humbles, claires et concises, positives et pratiques, belles et eschatologiques, et surtout fondées sur l’Écriture.

Avec ces lignes-guides spécifiques que le Saint-Père lui-même donne aux évêques, aux prêtres et aux diacres, il ne devrait plus y avoir d’excuse aux homélies interminables, tortueuses et grincheuses et, devrais-je dire, ennuyeuses !

J’aimerais réfléchir brièvement avec vous sur les thèmes principaux des prédications du pape François ces deux dernières années.

Le premier est la miséricorde. Le pape François nous a montré qu’il n’est pas un auditeur oisif mais une personne qui met la Parole en pratique quand il s’agit de l’enseignement de Jésus et de partager la miséricorde de Dieu (cf. Jc 1,22). Comme saint Paul, en tant qu’ambassadeur du Christ, le pape François cherche à implorer le monde entier à se laisser réconcilier avec Dieu (2 Co 5,10). Il a choisi pour devise papale l’expression Miserando atque Eligendo, que l’on peut traduire en substance par « Dieu nous appelle en étendant sa miséricorde sur nous ». Cela fait allusion non seulement au commentaire de saint Bède sur l’appel de saint Matthieu (Mt 9,9-13) mais aussi à l’éveil de la vocation du jeune Jorge Bergoglio à l’âge de seize ans, le jour de la fête de l’apôtre, le 21 septembre 1953 : c’est précisément au moment où Dieu étendait sur lui sa miséricorde dans le confessionnal que le futur pape François a reconnu qu’il était appelé à devenir missionnaire de cette miséricorde pour les autres.

En s’appuyant sur les paroles que Jésus a adressées à Pierre, l’exhortant à pardonner non pas simplement sept fois mais soixante-dix fois sept fois (cf. Mt 18,21-22), le pape François a rappelé au monde, lors de son premier Angélus en tant que pape, que Dieu ne se lasse jamais de nous pardonner et que nous ne devrions jamais nous lasser de lui demander ce don (Angélus, 17 mars 2013).

Le second thème que j’aimerais mentionner est la charité. Par son exemple et ses paroles, le pape François cherche à nous inspirer tous, en particulier ceux d’entre nous qui professons la foi catholique et chrétienne, à prendre plus au sérieux l’invitation de Jésus à être de bons Samaritains (Lc 10,25-37) et à assumer notre responsabilité de gardiens de nos frères et sœurs (cf. Gn 4,9), en particulier de ceux qui sont en marge de l’existence humaine. Il veut nous aider à devenir – pas seulement à être appelés mais à être réellement – les prochains de nos frères et sœurs qui sont dans le besoin et à faire du monde entier, et spécialement des périphéries, notre voisinage.

La manière la plus efficace pour nous de proclamer l’Évangile et de réévangéliser le monde que le Christ a racheté consiste à montrer l’œuvre de la miséricorde et de la charité du Christ dans les vies humaines en étant nous-mêmes miséricordieux et charitables envers les autres.

Je remercie la Société biblique américaine de nous accueillir ce soir, en ce deuxième anniversaire de l’élection du pape François. Je vous remercie aussi pour tout ce que vous faites pour promouvoir, proclamer et vivre la sainte Parole de Dieu. Saint Jérôme affirmait qu’ignorer les Saintes Écritures était ignorer le Christ. Notre tâche, et saint
Paul nous y exhorte, est d’aider les autres à lire et à comprendre les Saintes Écritures afin qu’ils puissent connaître le Christ et l’aimer davantage (cf. Rm 15,4 ; 2 Tm 3,15).

Je suis certain que vous souhaitez que je termine parce que vous êtes impatients d’entendre ce que le cardinal Theodore McCarrick a à nous dire.

Je suis entièrement d’accord avec vous !

Merci beaucoup. Que Dieu nous bénisse !

Traduction de Zenit, Constance Roques

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ZENIT Staff

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