"Là où il n'y a pas de miséricorde, il n'y a pas de justice"

Homélie du 23 mars 2015

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« Là où il n’y a pas de miséricorde il n’y a pas de justice », déclare le pape François lors de la messe de ce lundi matin, 23 mars 2015, à Sainte-Marthe.

Le pape a mis en parallèle trois femmes bibliques confrontées à des juges : Suzanne l’innocente dans la première lecture (Dn 13, 41c-62) la femme adultère dans l’Évangile (Jn 8, 1-11) et la veuve de la parabole du juge inique : « Selon les Pères de l’Église, toutes trois sont des figures allégoriques de l’Église : l’Église Sainte, l’Église pécheresse et l’Église indigente. »

En face d’elles, « les juges sont mauvais et corrompus » : les scribes et les pharisiens qui amènent à Jésus la femme adultère « avaient dans leur cœur la corruption et la rigidité », ils étaient des « hypocrites » menant une « double vie » en observant « la lettre de la loi » et en jugeant « avec rigidité ».

Les juges qui accusent Suzanne « étaient vicieux, ils avaient la corruption du vice, dans le cas présent la luxure… un vice qui avec les années devient plus féroce, plus mauvais ».

Le juge de la veuve « ne craignait pas Dieu et ne se souciait de personne : rien ne lui importait à part lui-même ». Il était « un affairiste, un juge qui par son métier faisait des affaires », « un corrompu d’argent, de prestige ».

« Ces trois juges ne connaissaient pas un mot : ils ne connaissaient pas la miséricorde » : « La corruption les éloignait de la miséricorde… Et les trois femmes souffrent de ce manque de miséricorde. »

« Encore aujourd’hui, le peuple de Dieu, quand il tombe sur ces jugements, souffre d’un jugement sans miséricorde… Dans la miséricorde est le juste jugement. Et là où il n’y a pas de miséricorde il n’y a pas de justice », a affirmé le pape.

Encore aujourd’hui, le peuple de Dieu est confronté à des vicieux qui « sont capables d’essayer de profiter d’eux » et « c’est l’un des péchés les plus graves » ; il trouve « les affairistes » qui « ne donnent pas d’oxygène à l’âme, ne donnent pas espérance » ; et il trouve « les rigides qui punissent dans les pénitents ce qu’ils cachent dans leur âme ». Tout cela s’appelle « manque de miséricorde ».

Le pape a conclu : « Je voudrais seulement dire une des plus belles paroles de l’Évangile, qui me touche tant : « Personne ne t’a condamnée ? – Personne, Seigneur. – Moi non plus, je ne te condamne pas. » Moi non plus, je ne te condamne pas : une des plus belles paroles car elle est pleine de miséricorde. »

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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