Dans la lutte contre les conséquences du changement climatique, le Saint-Siège demande à la communauté internationale « une attention particulière pour les plus vulnérables », qui sont « les plus pauvres » des pays en développement.
Mgr Silvano M. Tomasi, représentant permanent du Saint-Siège aux Nations-Unies à Genève, a pris la parole au cours de la 28e session du Conseil des droits de l’homme (2-27 mars 2015), sur le thème des droits des l’homme et du changement climatique, le 6 mars.
Durant son intervention, il a encouragé « des efforts qui favorisent le bien, le respect de la dignité humaine et une attention particulière pour les plus vulnérables ».
L’archevêque a en effet exprimé la préoccupation du Saint-Siège pour « les personnes les plus pauvres des pays les plus vulnérables », qui paieront « le plus lourd tribut » des conséquences du changement climatique alors qu’elles n’ont « presque aucun rôle » dans ce changement.
Il a appelé les nations du monde à prendre deux décisions éthiques : tout d’abord, « s’engager à réduire les émissions de dioxyde carbone à un niveau minimum ». Cette décision est guidée par la « prudence » et la conscience de la « responsabilité » de tous pour « réduire les dommages potentiels ».
La communauté internationale a aussi le devoir de « financer les mesures d’adaptation aux impacts du changement climatique nécessaires aux peuples vulnérables », a-t-il ajouté. Cette « solidarité » est indispensable car les plus pauvres des pays en développement dépendent de ressources « sensibles au climat » pour leurs moyens de subsistance.
Le Saint-Siège souhaite en ce sens que les contributions au Fonds vert pour le climat « augmentent » afin de « permettre aux pays les plus vulnérables d’atténuer et de s’adapter de façon plus efficace aux effets du changement climatique ».
Mgr Tomasi a fait observer que les événements climatiques extrêmes menaçaient de plus en plus la sécurité alimentaire dans le monde : selon des estimations, 600 millions de personnes seront confrontées à la malnutrition en raison du changement climatique ; et un milliard de personnes sont aujourd’hui « extrêmement vulnérables » face à la prolifération des tempêtes et la montée du niveau de la mer.
Insistant sur « l’interdépendance » entre l’homme et la nature et entre les peuples, il a souligné que « personne n’est exempt des impacts du changement climatique ou de la responsabilité morale d’agir en solidarité avec l’autre pour répondre à cette préoccupation mondiale ».
Les pays développés et les pays en développement partagent une responsabilité commune envers l’environnement : « ils constituent l’unique famille humaine de cette terre avec la mission commune de gérer et protéger la création pour les générations futures », a-t-il conclu.