« La fidélité conjugale » et « la transmission de la vie qui en résulte », ne sont pas « une menace ou une limite à la liberté humaine », mais « sa réalisation la plus authentique », affirme le cardinal Koch.
Entre deux synodes sur la famille, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, publie une réflexion intitulée « À la recherche de la signification du mariage chrétien », dans les pages de l’édition italienne de L’Osservatore Romano du 26 février 2015.
L’unique capital fiable pour l’avenir est l’homme lui-même
Le cardinal propose « un approfondissement des causes de la crise actuelle du mariage et de la famille » : il diagnostique « le problème le plus profond » dans « l’incapacité généralisée et croissante des personnes à prendre des décisions contraignantes et définitives ».
Dans cette « culture du provisoire », constate-t-il, « les hommes ne partent plus de la volonté de quelque chose de définitif mais envisagent dès le départ l’éventualité d’un échec ».
Et ce pessimisme ambiant rejaillit sur les naissances : « beaucoup ne veulent plus risquer de mettre au monde des enfants » car « pour eux l’avenir est devenu tellement incertain qu’il les pousse à se demander, avec préoccupation, comment il est possible d’exposer une nouvelle vie à un avenir perçu comme inconnu ».
La chute de la natalité en occident est « un signe d’un manque de confiance dans la vie et d’espérance dans l’avenir » : « les hommes ne peuvent transmettre la vie humaine avec responsabilité que s’ils la transmettent aussi et surtout dans un sens qui porte en soi une espérance… Les hommes transmettent la vie et la remettent à un avenir encore inconnu, uniquement s’ils reconnaissent que l’unique capital fiable pour l’avenir est l’homme lui-même. »
La fidélité n’est pas une limite à la liberté humaine
A ces deux phénomènes – fragilité des mariages et chute de la natalité – le cardinal répond avec la lumière de « l’Évangile du mariage et de la famille ».
Cet Évangile, c’est « l’annonce joyeuse que la fidélité conjugale entre deux personnes, tout comme l’attention mutuelle dans l’amour et la transmission de la vie qui en résulte, ne constituent pas une menace ou une limite à la liberté humaine, mais sa réalisation la plus authentique ».
« Celui qui reste fidèle au « oui » prononcé à l’intention d’un autre être humain, ne se figera pas mais apprendra toujours plus profondément à s’ouvrir au « tu » et, ce faisant, à trouver sa propre liberté », affirme le cardinal.
En effet, « la possibilité la plus élevée de la liberté humaine consiste dans sa capacité à effectuer des choix définitifs » : par conséquent, « ne réussira à devenir libre que celui qui saura aussi être fidèle et ne pourra être vraiment fidèle que celui qui est libre. La fidélité est le prix que coûte la liberté et la liberté est le lot que gagne la fidélité ».
Les enfants sont le bien le plus précieux
« Dans la vision chrétienne, l’amour conjugal entre un homme et une femme ne peut tourner exclusivement autour de lui-même, mais il doit sortir de lui-même à travers les enfants et pour les enfants », poursuit le cardinal : « L’amour entre un homme et une femme et la transmission de la vie humaine sont inséparables. »
« En considérant leurs enfants comme le bien le plus précieux de la famille, les parents chrétiens lancent un signal prophétique contraire à la chute des naissances » et ils rappellent que « l’avenir de l’humanité passe de manière fondamentale par la famille ».
Si « la perception qu’a le public du synode des évêques s’est focalisée sur la question de savoir si et dans quelles conditions les chrétiens divorcés remariés peuvent et doivent être admis aux sacrements », le cardinal estime « que l’on ne peut trouver de réponses crédibles et utiles à cette question épineuse, que si l’on a le courage d’appeler par leur nom les problèmes qui sont à la base ».
« En y réfléchissant, on arrive à la conclusion que la pastorale du mariage doit aujourd’hui se concentrer avec attention sur une bonne préparation au mariage, sur un catéchuménat matrimonial », ajoute-t-il.
Avec une traduction de Constance Roques