Le Français Pierre de Lauzun est le lauréat 2015 du concours international “Economie et Société” de la Fondation « Centesimus Annus – Pro Pontifice (CAPP) ».
Son ouvrage « Finance, un regard chrétien : De la banque médiévale à la mondialisation financière », publié aux éditions Embrasure en 2013, a en effet été primé par la deuxième édition du concours international de la Fondation vaticane qui a pour but de promouvoir la doctrine sociale chrétienne.
Les travaux de l’économiste ont été présentés ce 26 février au Vatican par Mgr Giuseppe Antonio Scotti, membre du jury, M. Domingo Sugranyes Bickel, président de la Fondation CAPP, M. Massimo Gattamelata, secrétaire général et par le P. Michael Konrad, secrétaire du jury.La cérémonie de remise des prix aura lieu le 26 mai prochain à Rome, au palais de la Chancellerie, sous la présidence du cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin.
La Doctrine sociale de l’Église et la finance
Le gagnant du Prix international, Pierre de Lauzun a travaillé pendant des décennies au sein de postes à responsabilité dans le secteur financier et bancaire. Fort de cette expérience professionnelle doublée d’une « réflexion politique, culturelle et religieuse profonde », ses travaux évitent l’écueil « d’une vision superficielle et réductrice de la réalité », a souligné le P. Michael Konrad.
L’ouvrage primé est divisé en trois parties : « Dans la première, a-t-il expliqué, Pierre de Lauzun expose les jugements de l’Ecriture Sainte, des Pères de l’Église et des théologiens médiévaux sur les problèmes économiques de leur temps », en cherchant à « en saisir le sens profond ».
« La deuxième partie traite des plus importantes contributions de la Doctrine sociale de l’Église des papes récents dans le domaine de l’économie, en particulier sur la question de la finance », ajoute le P. Konrad.
Enfin, Pierre de Lauzun « traite des problèmes moraux de la finance contemporaine dans la troisième partie, fondant ses observations sur les deux trésors de la doctrine, à savoir la Tradition et la Doctrine sociale de l’Église ».
Une note de la Fondation Centesimus Annus salue une réflexion qui « oriente la finance vers le bien commun » et qui invite à adopter « un ordre différent de celui du profit » en prenant « comme référence la vision chrétienne ».
« L’auteur souligne que la technique n’est pas une fin, mais un moyen. La finance peut et doit être conçue comme un instrument pour le développement humain ; c’est pourquoi aucune opération financière ne peut être déconnectée des réalités sociales et des exigences morales », ajoute le texte.
Selon la Fondation, « en plus de permettre aux lecteurs de se familiariser avec l’enseignement de l’Église en ce domaine très spécifique, l’étude donne une contribution à une discussion fondamentale pour l’avenir du bien-être humain ».
« Le livre met en évidence que les bonnes règles peuvent aider, mais ne sont pas efficaces sans valeurs morales dans la société. En cela les chrétiens et l’Église peuvent accomplir un rôle beaucoup plus fort pour une société plus éthique, à la lumière de leur foi », conclut la note.
Bienheureux le riche qui ne court pas après l’or
Ardéchois de 65 ans, marié, père de 3 enfants, et grand-père de 10 petits-enfants, Pierre de Lauzun est actuellement délégué général de l’Association française des Marchés financiers (AMAFI), qui regroupe les professionnels de la Bourse et de la Finance.
Il témoigne sur son blog de ses références existentielles : « la foi chrétienne, catholique. Le goût de la diversité internationale et des langues, notamment Asie (Japon). L’intuition de l’unité au fond de la multiplicité. L’exigence de vérité et de qualité (le beau et le bien). L’insertion dans le temps et dans l’histoire, et hors du temps ».
D’où sa devise biblique mise en exergue : « Bienheureux le riche qui se garde sans tache et qui ne court pas après l’or » (Ecc 31,8).
Ancien élève de l’École Polytechnique et de l’École Nationale d’Administration, Pierre de Lauzun a notamment été directeur général délégué de la Fédération Bancaire Française – FBF, l’organisation professionnelle des banques en France, directeur général adjoint de la Banque de l’Union européenne – UECIC- Groupe GAN-CIC (BUE devenue Union Européenne de CIC en 1990) et a travaillé à la Direction du Trésor au Ministère de l’Économie et des Finances.
Il fait aussi partie des fondateurs d’Alba Cultura, association qui a pour but de rendre l’art présent dans les prisons et autres lieux clos et a été président de la Commission éthique financière des entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC) et chevalier de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem.