Au terme du troisième jour de la retraite de carême du pape et de la Curie Romaine, mardi 24 février après-midi, le P. Bruno Secondin a invité à sortir du découragement et de la fuite, dans le sillage du prophète Élie.
Le prédicateur carme a en effet poursuivi ses méditations sur cette figure de l’Ancien testament, rapporte L’Osservatore Romano. Il s’est arrêté sur le chapitre 19 du premier livre des Rois, où Élie se retrouve dans une « dépression mortelle », en fuite.
Un état qui « n’est pas si rare, même dans la vie sacerdotale. Beaucoup s’effondrent, même parmi les prêtres », a fait observer le P. Secondin, identifiant les « signaux de stress » à repérer : la « peur », la « solitude », un sentiment de « vide », l’« effondrement psychologique » et l’« autoaccusation », tel Élie qui déclare : « Reprends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères ».
Tout cela peut mener à la « fuite », physique ou dans l’imaginaire et même au « désir de mort », a mis en garde le prédicateur qui a préconisé « un équilibre de vie » entre « travail, repos, prière et relations sociales », pour éviter cette situation.
Mais si l’effondrement se produit, Dieu est présent, comme l’illustre l’intervention de l’ange qui par deux fois nourrit Élie et le fortifie sur sa route vers l’Horeb (v. 5-7) : « Élie, précipité dans les enfers, connaît la transformation de la fuite par peur, qui devient pèlerinage ».
Après cette « épreuve de vérité », le prophète peut rencontrer Dieu : c’est le sens de la « manifestation mystérieuse » sur l’Horeb, dans le « murmure d’une brise légère » (v. 12).
Le P. Secondin a conclu en proposant cet examen de conscience : « Dans la difficulté, savons-nous reconnaître autour de nous la main de l’ange ? Reconnaissons-nous dans l’Eucharistie le viatique qui nous accompagne ?… Savons-nous, nous aussi, revenir aux racines de notre foi ? »
Avec une traduction de Constance Roques