Une vraie famille assure la solidarité entre trois générations, recommande le cardinal Tong.
Le cardinal John Tong, évêque de Hong Kong, consacre sa lettre pastorale de carême à la famille, « terreau où naît et grandit l’amour », rapporte Eglises d’Asie (EDA) l’agence des missions étrangères de Paris qui publie, ce 17 février, une traduction intégrale de la lettre, qui part de la contemplation de la lumière de Noël et de la Création. La lettre est en date du 2 février, mais le cardinal souligne la coïncidence entre l’entrée en carême et la fête du Nouvel An lunaire.
Trois générations
Le cardinal Tong insiste sur l’importance de la solidarité entre générations: « Une vraie famille peut permettre à trois générations – grands-parents, parents et enfants – à être interdépendants les uns des autres et à se soutenir mutuellement. Elle crée un environnement favorable dans lequel une société peut prospérer et se développer. »
Il diagnostique aussi les défis à relever pour la famille et le mariage aujourd’hui: « Aujourd’hui, l’égocentrisme et l’hédonisme peuvent facilement effacer la présence de Dieu de notre conscience, brouillant Son appel à nous faire serviteur dans la gouvernance/gestion de sa création. Ils peuvent également faire oublier la valeur du mariage et de la famille. »
Pour l’évêque chinois, les tentations cependant ne sont pas bien différente de celles d’Adam et Eve dans la Genèse: « Elles poussent les gens, que ce soit dans l’Eglise ou ailleurs, à s’enfler d’orgueil et à ne suivre que leur seul désir, oubliant le respect que l’on doit à la vie, ce qui conduit bien souvent à l’abus de drogue, des comportements addictifs et des violences domestiques, ainsi qu’à la négligence des personnes âgées et des enfants. »
Les valeurs de la famille dans le monde chinois
L’entrée en carême coïncide avec « le réveillon du Nouvel An lunaire, un jour tout particulièrement dédié aux réunions de famille dans la tradition culturelle chinoise », or, justement « les valeurs de la famille occupent une place très importante dans le monde chinois, tout comme dans les Evangiles ; une place qui devrait être également faite plus souvent dans la société », fait observer l’évêque de Hong Kong.
Il recommande de remédier aux difficultés de la famille aujourd’hui en commençant chacun par soi-même pour « revivifier » les « valeurs de la famille et des relations humaines » permettant « l’existence d’une société digne de ce nom ».
Il cite l’Evangile du premier dimanche de carême : « Le Christ nous invite à nouveau à répondre à Son appel : « Les temps sont accomplis, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous et croyez à l’Evangile » (Marc 1,15) ».
Le défi du pardon et de l’amour
Et il invite à répondre à cet appel du Christ : « Il est temps maintenant de proclamer devant le Seigneur : « Vous êtes notre Dieu, nous sommes vos enfants, et nous allons vivre selon votre Parole ». Joignons nos mains et vivons le mariage et la vie de famille avec amour, élevant nos enfants avec tendresse et passant plus de temps en famille. C’est le chemin qui mène à la paix intérieure et à l’harmonie ».
Il en va, dit-il, du bien de toute la société : « La société a besoin de personnes qui aient plus d’abnégation et sachent faire le sacrifice d’elles-mêmes dans leurs relations avec les autres par l’amour qu’elles leur portent. Cela met tout le monde au défi de vivre le pardon et l’amour dans sa vie quotidienne, à la maison comme au travail. »
« Apprécions donc les efforts de chacun pour faire advenir le progrès dans la société et pour valoriser les notions d’amour et de respect, dans tous les domaines de la vie quels qu’ils soient », exhorte le cardinal Tong, avant de souhaiter « paix » et « joie ».