Les évêques ivoiriens appellent la population à « un sursaut » face au « déclin moral et spirituel » du pays : « Nous n’avons pas le droit de nous rendre complices par notre indifférence, ni de détourner le regard face aux souffrances ».
Les évêques de Côte d’Ivoire ont en effet adressé un message à toute la population, le 25 janvier 2015, au terme de la 99ème Assemblée plénière de la Conférence épiscopale.
Dans une société « malade au plan spirituel et moral », ils plaident pour « une mobilisation à la dimension de la gravité du moment », interpellant les Ivoiriens sur « certains phénomènes récurrents dans la société » et sur « les ravages qu’ils engendrent ».
Ils évoquent en particulier la violence, les enfants kidnappés pour être rituellement sacrifiés, les cybercriminels, le bradage des terres familiales, la consommation excessive d’alcool et de drogue, les grossesses précoces en milieu scolaire et les nombreux cas d’avortements qui s’en suivent, les gamins délinquants munis d’armes, qui agressent toute personne sur leur passage.
« Nous n’avons pas le droit de nous rendre complices de ce déclin moral et spirituel, par notre indifférence, ni de détourner le regard face aux souffrances de toutes ces nombreuses familles endeuillées par ces pratiques d’un autre âge », déclarent les évêques.
Appelant de leurs vœux « un sursaut moral », ils exhortent « tous les habitants du pays, particulièrement les gouvernants, les leaders politiques, les leaders religieux, les familles, les chefs coutumiers et la jeunesse » à « lutter ensemble contre ces fléaux ».
Ils demandent notamment aux gouvernants de « rendre plus visible [leur] lutte contre la corruption », aux hommes politiques de « se garder d’inciter à la violence et d’éviter les pratiques mystiques et sacrifices rituels à but électoraliste ».
Les leaders religieux sont invités à être « des repères pour la société entière » en promouvant « une vie morale et spirituelle digne de la personne humaine » et les familles ont la responsabilité d’éduquer les enfants « en leur inculquant des valeurs morales et spirituelles capables de faire d’eux des responsables de demain ».
Les évêques exhortent les chefs coutumiers à « arrêter de brader les terres » des ancêtres car « la terre est avant tout le lieu où se déploie toute l’existence de l’homme » : « cette terre lui donne sa raison d’être et le définit. »
Enfin, ils encouragent la jeunesse à « refuser le gain facile et à se mettre au travail pour gagner dignement et honnêtement [leur] vie ».
« Chers fils et chères filles, ne désespérons pas de notre pays la Côte d’Ivoire, terre d’espérance. Confions-nous à la miséricorde de Dieu qui nous aime et qui attend de nous la conversion pour une Côte d’Ivoire renouvelée », concluent-ils.
Les catholiques représentent 21% de la population (les chrétien 44%) dont plus d’un tiers est musulman (37%).
